Elections en RDC : l’UE conditionne son appui !

Jeudi 10 décembre 2015 - 05:57

Un atelier de concertation entre les ONG des droits de l’Homme et les Ambassadeurs de l’Unions Européenne basés à Kinshasa s’est tenu du 8 au 9 décembre dernier, au Cercle Elaeis de Kinshasa, à la Gombe. C’était en marge de la Journée Internationale de Droits de l’Homme organisée le 10 décembre de chaque année. Deux jours de réflexion au cours desquels ces activistes ont réfléchi sur les défis à relever à ce sujet, surtout en cette période pré électorale en RD. Congo, en vue de dissiper la psychose que créent les différentes déclarations politiques. S’agissant des élections, Daniel Hachez, Chef de la Coopération, a indiqué que l’UE est prête à appuyer le processus électoral, une fois qu’un calendrier électoral révisé et respectant les délais constitutionnels ainsi qu’un plan de décaissement crédibles auront été publiés.

 

Pour Dolly Ibefo, Directeur Exécutif de la Voix des Sans Voix (VSV), au premier jour, les défenseurs des Droits de l’Homme ont réfléchi principalement sur trois thèmes. C’était le cas du défenseur, de la violence basée sur le genre ainsi que de la liberté d’expression et d’association. Ces différentes matières ont dégagé des défis majeurs qui préoccupent les défenseurs. Parmi ces défis figurent, entre autres, la sécurité, l’accès des victimes de violence à la justice, la liberté d’expression et d’association. D’ailleurs, pour le dernier cas, il rappelle l’annonce du Ministre des Médias de procéder à une enquête administrative sur les 33 ONG. A l’en croire, cette prospection ne devrait pas aboutir à la fermeture de certaines organisations, telle la Lucha qui a déjà été interdite à Goma. « Ce sont ces défis qui nous ont préoccupés et font l’objet des discussions avec les Ambassadeurs », a-t-il déclaré.

Sur base de cela, ils ont émis des recommandations pour que des solutions adéquates soient trouvées.

Etant donné que le pays traverse une période pré électorale, il se fait qu’il y a une certaine psychose hante la population et des défenseurs des Droits de l’Homme. Ce qui est causé surtout par les déclarations politiques, de la Majorité Présidentielle, l’Opposition et la Société Civile qui amènent à des situations telles qu’on arrive à des conditions très mauvaises en 2016. Raison pour laquelle, ils ont échangé avec les Ambassadeurs pour qu’ils s’intéressent, dans les limites de leur mission  avec le Gouvernement congolais, pour pouvoir travailler de façon à dissiper la dite psychose.

UE très active

Au nom du Chef de la Délégation de l’UE, Daniel Hachez, Chef de la Coopération, a signifié qu’il y a des progrès enregistrés dans la situation de droits de l’Homme notamment, à travers la ratification, le 30 septembre de l’année en cours, de la convention relative aux droits des personnes handicapées. Par rapport à cela, il y a, également, la résolution du Conseil des Nations Unies aux Droits de l’Homme qui a adopté par consensus le 2 octobre 2015.

Néanmoins, la situation de la RDC préoccupe gravement l’UE en ce qui concerne, entre autres, la liberté de manifester qui est très souvent entravée ; certains journaux et télévisions qui sont saisis…Et surtout qu’il y a des nombreuses arrestations et détentions arbitraires, alors que la loi exige l’intervention de la justice pour toute détention au-delà du délai de garde.

D’ailleurs, tout au long de cette année, des manifestations ont entrainé des pertes en vies humaines, des blessés, des pillages et des arrestations à Kinshasa et à Goma. Il a déploré, à cet effet, l’arrestation de Fred Bauma et Yves Makwambala, deux jeunes du Mouvement Filimbi en avril dernier, alors qu’ils participaient à un atelier.

Face à cette situation, précise-t-il, l’UE effectue des démarches auprès du Gouvernement Congolais. C’est dans ce sens qu’elle a rappelé à maintes reprises les principes définis par la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Celle qui vise, particulièrement, à préserver un climat politique apaisé permettant un débat serein, à protéger l’exercice de la liberté d’expression et à respecter les droits de l’opposition. «S’agissant des élections prévues par le calendrier global publié en février et dont certaines n’ont toujours pas eu lieu, l’UE se tient prête à appuyer le processus électoral, une fois qu’un calendrier révisé et respectant les délais constitutionnels ainsi qu’un plan de décaissement crédible auront été publiés», a-t-il soutenu.

Aussi, en appelle-t-elle de tous ses vœux, les mesures de grâce et de remise en liberté annoncées par le Chef de l’Etat dans son message à l’occasion du dialogue.

Par ailleurs, souligne-t-il, l’UE travaille beaucoup avec les ONG dans la mise en œuvre de ses programmes visant à accroître la redevabilité de l’Etat envers ses citoyens, qu’il s’agisse de santé publique ou de justice à l’Est de la RDC ou de lutte contre les violences sexuelles. En ce qui concerne particulièrement les ONG présentes à cet atelier, des subventions pour plus de 2,5 millions d’euros. Et pour 2016, l’UE espère subventionner des activités pour un million d’euros au titre de la défense de la démocratie et des droits de l’Homme.

Judith Asina