Élections en RDC: Reynders souhaite que le Congo évite les retards

Jeudi 11 septembre 2014 - 19:31

Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a affirmé jeudi son espoir que toutes les dispositions soient prises, au cours de la session parlementaire qui s'ouvre ce 15 septembre à l'Assemblée nationale congolaise, pour éviter des retards dans le calendrier des multiples scrutins de 2015 et 2016 prévus en République démocratique du Congo (RDC).

Début juillet, le parlement congolais n'avait pas jugé utile d'organiser une session extraordinaire pour approuver en urgence les lois nécessaires à l'organisation du prochain cycle électoral en RDC, estimant que ce pouvait être fait en septembre sans entraver la préparation des élections par la Céni, la Commission électorale nationale indépendante.

Le président de cette commission, l'abbé Apollinaire Malu Malu Muholongu, reçu ce jeudi à Bruxelles par M. Reynders au palais d'Egmont, s'est montré rassurant sur le calendrier des élections municipales, urbaines et locales, qui s'étaleront du 14 juin au 15 octobre 2015. Une moitié du budget est programmée sur 2014, une autre sur 2015, a-t-il indiqué.

Mais la session parlementaire qui s'ouvre doit encore approuver plusieurs lois pour encadrer le processus. L'assemblée doit aussi lever les options pour les élections provinciales: scrutin direct ou second degré. Ces étapes doivent être franchies dans la perspective d'un calendrier global assorti d'un budget pluriannuel, a relevé l'abbé Malu Malu.

L'année 2016 devrait voir l'organisation simultanée de l'élection présidentielle et celle des députés nationaux, alors que 2017 serait celle des sénateurs et gouverneurs de province, mais la Céni a déjà évoqué la possibilité d'organiser les provinciales au second degré, pour éviter les coûts d'un scrutin direct.

La question budgétaire a des répercussions sur celle de l'organisation d'un référendum constitutionnel, l'une des pistes évoquées par le clan du président Joseph Kabila pour lui permettre de briguer un troisième mandat en 2016, ce que le texte fondamental ne permet pas actuellement.

"L'idée d'une réforme circule, mais son contenu n'est pas défini. L'article 218 - amendé en 2011, ndlr - prévoit que l'initiative de convoquer un référendum revient au président, mais c'est au parlement de juger de son bien fondé", a relevé l'abbé Malu Malu.

Plusieurs dirigeants de l'opposition soupçonnent la Céni et l'abbé Malu Malu, ancien conseiller du président Kabila, de vouloir jouer la montre pour retarder l'échéance de la présidentielle de 2016.

M. Reynders a insisté sur l'adoption du calendrier électoral de l'ensemble des scrutins - y compris présidentiel - et le recensement des électeurs indispensable à la tenue des élections législatives et présidentielles. "Le recensement peut être mené en parallèle aux élections locales, afin d'être dans les temps en 2016", a-t-il indiqué.