La ville de Lubumbashi, capitale de la province du Katanga, a refusé d’honorer l’équipe nationale A de football de la République Démocratique du Congo, les” Léopards “, le samedi 6 septembre dernier à la réception de son homologue du Cameroun, les “ Lions Indomptables “, en match comptant pour la 1ère journée des éliminatoires de la 30ème Coupe d’Afrique des nations -Maroc 201 5.Comme en 2009, à l’occasion des éliminatoires combinées CAN-Coupe du monde 2010 face aux Lions de la Teranga du Sénégal, les fauves congolais s’étaient fait casser les dents sur la marque de 2-4, sous la direction de l’entraîneur belge Henri Depireux. La suite de la compétition les Léopards avaient manqué la phase finale de la CAN et la Coupe du monde. Ces souvenirs rappellent aussi que la capitale du cuivre avait fait échec aux Léopards de la RD Congo, qui, à cette occasion là, n’avaient besoin que d’une victoire avec un petit but pour se qualifier à la phase finale de la CAN 1986. Eugène Kabongo Ngoy, appelé pour exécuter le penalty, échoua devant le gardien marocain Badou Zaki.
Déception
La déception est difficile à décrire dans les rangs des sportifs congolais, qui se font encore humilier dans leurs propres installations. Au-delà de la confiance affichée par l’entraîneur Jean-Florent Ibenge et le capitaine Youssouf Mulumbu après la défaite, il y a lieu de s’interroger sur les causes profondes de la déroute, en dépit du fait que de nombreux compatriotes veulent faire porter le chapeau à l’entraîneur. Loin de nous la volonté de nuire à qui que ce soit. Mais, même si le ministre et les dirigeants de la Fédération congolaise de football association (FECOFA), avec le président Constant Omari Selemani, ne pouvaient pas descendre sur le terrain pour jouer à la place des joueurs, ils sont les premiers responsables de la déroute.
Il ne peut pas en être autrement car, la constitution de l’équipe et sa préparation ont mis beaucoup de temps à se dessiner. C’est à quelques semaines du départ des éliminatoires que Jean-Florent Ibenge., dans l’attente de connaître son titulaire, a mis au point une liste de plus de cent joueurs. Une manière de dire qu9l ne connaissait pas tous les joueurs et que la convocation de cette pléthore pouvait lui permettre de les découvrir avant de composer sa sélection. Pour affronter le Cameroun, il s’est contenter de livrer deux matchs d’entraînement contre l’AS V. Club et le TP Mazembe, deux équipes amputées de leurs internationaux appelés dans leurs équipes nationales respectives.
Le principal artisan de la déroute c’est la FECOFA, qui n’a aucune planification et aucune politique de développement ; malgré les gros moyens financiers versés par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), qui en dix ans, a arrosé chaque association nationale membre de 6 000 000 USD en vue de leur permettre de développer le sport-roi dans leurs pays respectifs. Ace jour, la FECOFA peut-elle rendre compte à la communauté sportive congolaise, ne fût-ce que par respect ou par les motifs de probité morale ? Le ministre Baudouin Banza Mukalayi Sungu, qui avait osé vouloir demander des comptes sur la gestion des fonds alloués à la FECOFA, dans le cadre de la participation de l’équipe nationale à la CAN-Afrique du Sud 2013, s’est retiré dans son coin après que la FECOFA ait remué ciel et terre pour faire intervenir la CAF et la FIFA.
Victimes de vampires
Les “ Léopards “, le sport congolais d’une manière générale, est victime de vampires, un lobby qui se remplit les poches au détriment des acteurs. Les pays qui prennent les choses au sérieux sont en train de donner la preuve du dynamisme de leurs dirigeants par les résultats qu’ils réalisent. Dans ce nombre on peut citer le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, le Botswana, la liste est longue. Ces déboires auraient dû obliger ceux qui sont aux manèges de démissionner, pour donner l’occasion aux autres d’essayer là où ils ne cessent d’échouer depuis des lustres. Et, nous donnons notre main à couper, tant que les mêmes animateurs continueront à s’accrocher aux fauteuils de la fédération, les sportifs congolais prendront du temps pour renouer avec le sourire. Car, ceux-ci ne se reconnaissent pas en ceux qui dirigent la FECOFA, raison pour laquelle ils refusent d’adhérer à leurs actions.
JENKO