En perspective du dialogue politique tant souhaité en RDC : L’Ongdh « Cdh » pose des préalables

Mardi 19 mai 2015 - 12:00

Le Centre pour les droits de l’homme et Droit humanitaire exige la libération des personnalités politiques et de la Société civile arrêtées illégalement

Dans un communiqué daté d’hier mardi 18 Mai 2015, le Centre des Droits de l’Homme et du droit humanitaire(CDH),une organisation congolaise de promotion et de protection des droits de l’homme, se réjouit de l’initiative prise par le Président de la République Joseph Kabila d’organiser un dialogue national devant regrouper la majorité au pouvoir, l’opposition et la société civile avant l’organisation des élections prochaines dans le but de sauvegarder l’unité et la paix en RDC. Mais l’Ongdh pose certains préalables.

Pour sa part, en tant qu’organisation de la Société Civile, le CDH s’interroge sur l’état d’esprit des acteurs de la Société civile et de l’opposition s’ils doivent participer à ce dialogue dès lors que plusieurs personnalités politiques et de la société civile sont en détention illégale pour la plupart.

Les cas les plus illustratifs sont ceux de Christopher NGOY Mutamba et des activistes membres de Filimbi dont Fred Bauma pour la Société Civile, du Bâtonnier Jean-Claude Muyambo Kyassa, de VANO Kiboko, des députés Jean Bertrand Ewanga et Eugène Diomi Ndongala pour l’Opposition.

Outre ces personnalités citées, CDH estime que plusieurs autres détenues vivent sans aucune nouvelle dans des milieux toujours gardés secrets en violation des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifies par la République Démocratique du Congo et la Constitution. L’Ongdh et craint pour leur vie.

Kabila pris au mot

Le CDH note cependant qu’en procédant, le 7 septembre 2013, à l’ouverture des travaux des Concertations nationales, le Chef de l’Etat Joseph Kabila avait déclaré qu’il assignait aux délégués auxdites Concertations, « la mission de dégager les voies et moyens susceptibles de consolider la cohésion interne, en vue d’assurer la victoire de notre pays sur le double front de la défense de la souveraineté nationale et du développement économique et social ».

Et à la clôture de ces assises, il avait salué le patriotisme et la sagesse des Délégués, ainsi que la qualité des résultats de leurs délibérations, motifs de fierté pour une nation, en déclarant que : « les Délégués ont d’abord posé un diagnostic complet du pays, dressant ainsi l’état de la nation sur le plan politique, économique, social et culturel, avant de formuler des recommandations visant à consolider la démocratie et l’Etat de droit, et à améliorer substantiellement la gouvernance publique, et partant, la vie des hommes et des institutions ».

Le CDH constate curieusement que malgré les importants moyens matériels et financiers disponibilisés par le gouvernement issus des contribuables congolais pour l’organisation et la matérialisation des Concertations nationales, 3 /4 des recommandations n’ont jamais été prises en compte par le Gouvernement jusqu’ à nos jours, sauf l’intégration de quelques opposants dans le gouvernement dont certains sont contestés.

Conscience citoyenne

Le CDH exprime toutes ses appréhensions quant aux objectifs poursuivis par les organisateurs de ce dialogue si ce n’est un mythe pour apaiser les esprits des opposants et des acteurs de la société civile en embrigadant certains de leurs membres dans le gouvernement à l’instar des Concertations nationales.

L’Ongdh en appelle à la conscience de tous les congolais pour que si un tel dialogue était effectif, que seuls les intérêts des populations congolaises soient privilégiés en terme d’organisation des élections provinciales, législatives et présidentielle, dans un climat apaisé et dans le respect de la Constitution d’une part, et de l’autre, par la libération sans condition de tous les prisonniers politiques.

Par Godé Kalonji Mukendi