En réaction au discours du Chef de l’Etat. Jean-Lucien Bussa : ‘‘Joseph Kabila n’a nullement fait référence à la Constitution’’

Vendredi 1 juillet 2016 - 06:28
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Le discours du Chef de l’Etat à l’occasion du 56èmeanniversaire de l’indépendance de la RDC passe déjà au crible. La première réaction enregistrée, à La Prospérité, est celle de Jean-Lucien Bussa, leader du Courant des Démocrates Rénovateurs, CDER. Pour lui, pendant que le peuple attendait le Chef de l’Etat sur les perspectives électorales à très court terme en vue de la passation du pouvoir civilisée, on ne peut plus historique, Joseph Kabila n’a nullement fait référence à la Constitution et aux récentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la  République Démocratique du Congo en ce qui concerne notamment, l’organisation des élections et la  convocation des élections présidentielles dans le délai  constitutionnel  le 20  septembre 2016. Comme si cela ne suffisait pas, Bussa Tongba a saisi cette opportunité pour faire le bilan de 10 ans de Joseph Kabila au pouvoir. Notamment, sur le plan politique, économique et social. Découvrez, dans les lignes qui suivent, la réaction à chaud de l’Honorable Bussa Jean-Lucien au discours du Chef à l’occasion du 56ème anniversaire de l’indépendance de la RDC.

DECLARATION DU COURANT DES DEMOCRATES

RENOVATEURS, « CDER, EN SIGLE »,

A L’OCCASION DU DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE  DU 30 JUIN  2016

A l’aune du dernier discours de fin de mandat du Président de la République, pour le Courant des Démocrates Rénovateurs, c’est l’heure du bilan, mais aussi celui de la responsabilité par rapport au devoir de redevabilité vis-à-vis du peuple congolais, 10 ans après et constate :

Sur le plan politique, le projet que portait la Constitution de la République Démocratique du Congo en 2006 fut celui de la construction d’un Etat moderne. Ce qu’il en reste aujourd’hui, c’est l’incertitude, non seulement sur le principe, mais également sur la matérialisation du projet de construction d’un Etat de droit manifesté par l’alternance démocratique.

-Le cycle électoral plus que volontairement plombé, à telle enseigne que le dernier 30 juin de ses deux  mandats consécutifs ramènent en surface la crise politique dont l’une des causes fondamentales est la contestation récurrente de la légitimité des institutions et des animateurs. Ce, par l’instrumentalisation et la personnalisation systémique des institutions de la République

-Le recul démocratique patent, caractérisé par le rétrécissement continu de l’espace politique traduit par les violations des droits humains et le non-respect des libertés fondamentales. A titre illustratif :

-La répression brutale et disproportionnée des manifestations publiques et la fermeture des organes de presse libre, in specie les chaînes Radio Télévisées, coupures d’internet et delà le blocage des réseaux sociaux ;

-La justice sélective, non distributive, caractérisée par les procès politiques et détenus d’opinions, principalement les acteurs de l’opposition et de la société civile, entre autres, les affaires Moïse Katumbi et Eve Bazaiba, les cas Diomi, Muyambo, Christopher Ngoy, les jeunes de la LUCHA et FILIMBI. L’insécurité généralisée largement exprimée par l’absence de réponses adéquates des services de maintien de l’ordre public avec à la clé, la recrudescence de la violence en milieu urbain matérialisé par le phénomène KULUNA dont  répression en la tristement célèbre opération LIKOFI à chaque phase, décriée par maintes organisations des droits de l’homme tant au niveau national qu’international, les événements sanglants et dossier non élucidé ce jour des charniers de Maluku, les arrestations arbitraires des 19 au 25 janvier 2015, 16 février, 24 avril et 26 mai 2016.

-La persistance de l’insécurité entretenue à l’est du pays où ne sont de cesse perpétrés des massacres au quotidien, justifie de l’échec cuisant du gouvernement à rétablir la paix dans cette partie du territoire national : aveux d’impuissance sans appel de la gouvernance 10 ans après et ce, en dépit des réformes diverses entreprises dans les secteurs de la démocratie, la sécurité et la justice.

Au plan économique, malgré quelques avancées apparentes, l’échec du pouvoir en place se cristallise par l’incapacité à restructurer l’économie congolaise 10 ans après, de sorte que l’économie congolaise demeure dépendante de l’extérieur, et n’est pas diversifiée en vue  de répondre à la demande intérieure de plus en plus croissante.

En somme, le peuple congolais consomme ce qu’il ne produit pas et il produit ce qu’il ne consomme pas,

Au plan social, la pérennisation du paradoxe flagrant d’un Congo immensément riche et une population extrêmement pauvre, résume une situation sociale des plus précaires.

En conclusion, pendant que le peuple l’attend sur les perspectives électorales à très court terme en vue de la passation du pouvoir civilisée, on ne peut plus historique, le Chef de l’Etat n’a nullement fait référence  à la Constitution et aux récentes résolutions du Conseil  de sécurité des Nations Unies sur la  République   Démocratique  du Congo en ce qui  concerne notamment l’organisation des élections et la  convocation des élections présidentielles dans le délai  constitutionnel  le 20  septembre 2016.

Fait à Kinshasa, le 30  juin

Hon. Jean-Lucien BUSSA TONGBA

Président National