EN SOMMANT LA CENI DE REAMENAGER SON CALENDRIER ELECTORAL LA COUR CONSTITUTIONNELLE OUVRE LA VOIE AU DIALOGUE

Jeudi 10 septembre 2015 - 07:10

Tout semble indiquer que le dialogue politique tant attendu serait finalement sur le point de se tenir en RDC. Dernier acte indiquant cette direction, l’arrêt de la Cour constitutionnelle instruisant la Centrale électorale congolaise de réaménager son calendrier global pour se mettre au même diapason que les enjeux en présence. Pour ce faire, la Cour constitutionnelle voudrait que l’institution chère à l’abbé Apollinaire Malumalu range toutes les autres élections derrière celles des gouverneurs de provinces. Ce qui renvoie à un nouveau calendrier qui ne peut être réalisé actuellement que sur base d’un consensus. Or, le seul cadre politique propice afin de baliser la voie vers le consensus souhaité demeure le dialogue.

Le calendrier actuel, faut-il le rappeler, avait, dès sa publication, été jugé non réaliste par l’Opposition. L’occasion est donc offerte à la classe politique congolaise d’harmoniser ses vues sur les élections.
La classe politique est sens-dessus dessous après l’Arrêt rendu mardi dernier par la Cour constitutionnelle. Les réactions sont très contrastées selon que l’on se situe dans un camp ou dans un autre. D’une manière générale, à la Majorité présidentielle, la décision de la haute Cour est accueillie favorablement comme exprimé par le Pprd Ramazani Shadari, secrétaire général adjoint.
Tandis que du côté de l’Opposition anti-dialogue, on trouve que cet Arrêt ne vient que consacrer le glissement de la date constitutionnelle en postposant toutes les élections après celles des gouverneurs de provinces, ce qui aurait un impact négatif sur la date de fin de mandature.
Mais, ce qu’on n’entend pas, c’est ce que ces opposants ont mis en œuvre en termes de stratégie pour contourner ces projets. Effectivement, après la publication de l’Arrêt de la Cour constitutionnelle, le calendrier électoral global actuel de la CENI est mis entre parenthèses.
Ce chronogramme est gelé. En voici les raisons. Premièrement, la haute Cour exige à la CENI d’organiser d’abord les élections des gouverneurs avant toutes les autres, même les provinciales. Celles-ci sont pourtant fixées au 25 octobre prochain. C’est dans un peu plus d’un mois.

REEVALUER TOUT LE PROCESSUS ELECTORAL
La Centrale électorale congolaise doit tenir l’élection des gouverneurs avant cette date, c’est-à-dire dans quelque 45 jours. Ce qui semble difficile que les Assemblées provinciales qui doivent procéder à cette élection au second degré n’ont pas encore de bureaux définitifs.
A la date du 25 octobre, il n’y aura donc aucune élection de trois scrutins prévus, à savoir les locales, les municipales et les provinciales. Deuxièmement, la Cour instruit la CENI à réévaluer tout le processus électoral découlant de son calendrier électoral global de février 2015.
Ce qui veut dire que la centrale électorale doit élaborer un autre calendrier électoral global. C’est ici où les Romains vont s’empoigner. Comment la CENI va-t-elle s’y prendre pour élaborer un nouveau calendrier qui soit accepté par tous ? En s’enfermant dans sa tour d’ivoire en alléguant son indépendance ? Autant de questionnements qui laissent perplexes.
Ils conduisent tous à un mot qui est « consensus ». Le calendrier doit être élaboré sur une base consensuelle, c’est-dire que la classe politique se met d’accord sur les principes qui vont guider à l’élaboration du nouveau calendrier.
C’est ce qui avait manqué au calendrier en cours critiqué et rejeté dans presque tous les camps politiques, des membres de la MP tout comme les opposants. C’est cela qu’il faut éviter à tout prix. Il ne faut pas donner à la CENI le pouvoir qu’elle n’a pas.

LE POLITIQUE DICTE LA MARCHE A SUIVRE
La CENI a des attributions d’ordre purement technique, c’est-à-dire sur la matière électorale. Mais, elle n’a pas de compétences sur le plan politique. C’est le politique qui doit lui dicter la marche à suivre, elle ne fait que mettre la forme. Elle peut aussi proposer au politique. Dans tous les cas de figure, c’est le politique qui a la décision que la Centrale électorale doit mettre en œuvre.
C’est ce qui avait manqué avec acuité autrefois lors de l’élaboration du calendrier électoral global. Il n’a pas fait long feu. Publié en février dernier, ce calendrier est déjà rendu caduc en septembre par la Cour constitutionnelle. Aucune élection n’aura lieu cette année sur les 7 scrutins retenus au calendrier électoral global.
Pourtant, d’aucuns sont en train de marcher sur les mêmes travers à la CENI, l’aspect politique de l’élaboration du calendrier électoral. C’est à ce niveau qu’intervient la nécessité de tenir un dialogue inclusif pour trouver un consensus sur toutes ces questions, y compris le calendrier électoral.
Il n’y a pas une parade à cette rencontre. Après la publication de l’Arrêt de la Cour constitutionnelle, ce forum devient plus que jamais incontournable. KANDOLO M.