Enjeux politiques de l’heure : l’Udps, un parti frappé de cécité politique

Mercredi 11 mars 2015 - 11:13

Alors que les élections générales s’annoncent, l’Udps n’est pas encore en ordre de bataille. Elle risque une fois de plus de rater le coche de faire aboutir sa lutte démocratique débutée dans les années 80. Empêtrée dans des querelles intestines, l’Udps s’est fermée à la voix du peuple dont elle clame en être le porte-parole. Son « plan de sortie de crise » ou du moins celui du duo Bruno Mavungu-Félix Tshisekedi a laissé tout le monde indifférent : population, classe politique, communauté internationale et même le pouvoir. Avec son Plan, l’Udps vient une fois de plus de démontrer qu’il n’est plus en phase avec les aspirations de la population. Comment en effet être au fait des aspirations du peuple alors que les cadres s’entredéchirent. Le travail de collecte de la tendance et de l’analyse des opinions ne peut donc se faire dans cette atmosphère de rivalité permanente entre les différents camps. La cécité
> politique de ce parti avait déjà pu être prouvée avec sa position anti manifestation de janvier à la veille de Trois glorieuses rd-congolaises (19, 20 et 21 janvier 15) où contre toute attente, le parti cher à Etienne Tshisekedi avait appelé la population à ne pas manifester contre le projet de nouvelle loi électorale alors que toutes les forces sociales et politiques étaient mobilisées pour barrer la route à cette loi qui à leurs yeux allait consacrer le glissement du calendrier électoral. L’Udps se serait abstenue on comprendrait mais son porte-parole, Kapika, avec un zèle sans pareil, était dans toutes les médias pour décourager les potentiels manifestants.

L’Udps fut humiliée et désavouée car la population bypassant son mot d’ordre de boycott, est descendue massivement dans la rue pour dire non à la loi Boshab. Opportuniste, pour rattraper le coup, Tshisekedi lui-même entra en scène pour encourager la population à ressortir dans la rue. Trop tard deux messages contradictoires en l’espace de 24 heures ont désorienté la population qui a décidé de ne plus suivre l’Udps. Malgré cet épisode qui démontre clairement que l’Udps se transforme peu à peu en un tigre en papier, ses dirigeants n’en ont tiré aucune expérience. Du moins ceux qui contrôlent l’appareil : le secrétaire général Bruno Mavungu et le secrétaire général aux relations extérieures Félix Tshisekedi Tshilombo. Alors que son Plan de sortie de crise a été accueilli dans l’indifférence totale par tout le monde à cause notamment de son inopportunité et de son manque de réalisme, F. Tshisekedi s’évertue à le vulgariser auprès des différentes fédérations de Kinshasa. Félix Tshisekedi en le faisant usurpe les prérogatives du Secrétaire général Bruno Mavungu. F. Tshisekedi doit en principe aller présenter son Plan de sortie de crise aux fédérations de l’Udps de l’extérieur (France, Belgique, Afrique du sud, canada, Usa, etc). Le comportement de Félix Tshisekedi rappelle sa tournée à l’intérieur du pays de l’an passé. Ses détracteurs l’avaient accusé de préparer la succession de son père. Sa réplique était que tout membre de l’Udps a le devoir de redynamiser le parti qui plus est à ses propres frais. Parade qui n’avait trompé personne évidemment. L’Udps si elle ne rectifie pas son tir sera encore surprise en 2016 lors de la présidentielle. C’est maintenant qu’elle doit tirer les leçons de ces échecs récurrents, qui tous ne sont pas imputables uniquement au pouvoirs qu’il combat mais plutôt à ses divisions, à son manque d’anticipation et à son absence de vision stratégique notamment.

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