Entreprenariat féminin : la formation de la femme et de la fille d’abord !

Vendredi 1 avril 2016 - 11:04

Le Centre Wallonie Bruxelles « CWB » a servi de cadre mercredi à une conférence-débat axée sur l’entreprenariat féminin et des jeunes. Et avec comme thème principal : «De l’entreprenariat féminin à l’émergence de la nation congolaise».

Le ministre de l’Economie, Bahati Lukwebo, a rehaussé de sa présence cette activité qui est intervenue à deux jours de la clôture du mois de la femme. Dans son mot de circonstance, il a salué ce genre d’initiative qui consiste à débattre des problèmes auxquels sont butées les femmes des affaires et la manière de s’y prendre pour y apporter des solutions. Il a dit que son ministère soutient la micro finance.

Patricia Veringa et  Thierry Ngoy, l’animateur principal du Fonds national de la micro finance « FNM » ont parlé de manière détaillée des problèmes liés à l’entreprenariat.

Patricia Veringa est revenue sur la gamme des lois à caractère économique promulguées jusqu’ici en RDC. Elle a déploré l’absence des dispositions spécifiques qui se rapportent à la gent féminine.

Thierry Ngo a parlé de la genèse de la FNM ( présent en RDC dans les années 2000), de la manière dont lui et ses pairs s’y prennent pour accompagner les femmes et  jeunes soucieux de voler de leurs propres ailes de réaliser leurs rêves. Il a expliqué que d’habitude tout commence par la formation suivie plus tard du financement. Pendant la formation, on explique aux entrepreneurs en herbe comment gérer une mini entreprise,  calculer les bénéfices, recapitaliser leurs capitaux….. En somme, le crédit obtenu auprès d’une structure de micro finance est une charge comme toute autre qu’il faut bien gérer pour s’en sortir.

Il a fait savoir qu’ils accompagnent pendant une certaine période ces jeunes entrepreneurs. Hommes et femmes ont intérêt à  se constituer en groupes solidaires pour disposer d’un  cautionnement solidaire et espérer bénéficier des prêts individuels. Quand il y a un groupe de femmes qui se connaissent et se font confiance et décident de travailler ensemble, les chances pour d’obtenir des crédits individuels sont immenses, a indiqué
Thierry Ngoy. Il a dit aussi que les PME ne bénéficient pas d’une fiscalité particulière  et ce problème constitue un des freins majeurs à l’épanouissement des petits entrepreneurs Un documentaire a été projeté à l’intention de l’assistance pour étayer les dires de Ngoy.

Dans les échanges, les animatrices des structures associatives ont voulu savoir comment la FNM s’y emploie pour cibler les groupes devant bénéficie des prêts, ou encore pourquoi la FNM ne sait pas assez. Une dame a dit qu’elle n’est jamais parvenue à aller de l’avant et ne s’explique pas si les « théories » dispensées vont lui permettre de s’améliorer.

Reprenant la parole, Thierry Ngoy a indiqué que lui et ses pairs sont encore en phase pilote et sont présents dans plusieurs coins du pays, entre autres, l’ex- Bandundu, le Nord et Sud Kivu et bientôt le Maniema, mais aussi le Kongo Central, Kasai….

La notion de groupes solidaires n’est pas une utopie, a-t-il expliqué, et a demandé aux dames de se faire identifier dans un premier temps juste après la fin de l’activité.

Veringa a fait savoir qu’elle encadre les femmes rurales et que plusieurs personnes habitées par l’idée de voler de leurs propres ailes, croient d’emblée qu’ils vont réussir. Refusant d’être accompagnés pour mieux s’épanouir, ils n’arrivent pas à réaliser leurs rêves. La formation est le principal handicap en matière d’entreprenariat, a-t-elle affirmé.
Jean- Pierre Nkutu