L’organisation non gouvernementale Environnement Sain Sans Frontière (ESSF), qui milite pour la protection de l’écosystème, organise depuis hier lundi 28 septembre 2015, une conférence-débat de 3 jours, qui se clôture aujourd’hui au Centre Carter, dans la concession Utexafrica, dans la commune de Gombe. Au regard des changements et dérèglements climatiques qu’enregistre actuellement notre planète, dont les répercussions se font sentir également en RDC, l’ESSF veut, à travers ces échanges, attirer l’attention des notabilités du pays (Bas-Congo, Bandundu et Sankuru), afin de sensibiliser les bases locales pour l’utilisation des techniques viables pour une gestion durable des entités et promouvoir la protection de l’écosystème.
Le changement climatique trouve-t-il du répondant dans les éco-villages ? Qu’elle est la contribution citoyenne de la RDC par rapport au changement climatique ? C’est autour de ces questions que les intervenants d’hier ont échangé avec les participants.
Concernant le premier sujet, Florence Kamana, chargée de formation et éco-village au sein de l’Ong Espoir pour tous, a souligné que les Congolais peuvent ensemble chasser l’ignorance et devenir eux-mêmes experts de leur environnement, en lieu et place de l’expertise extérieure. Selon elle, les solutions sectorielles ont apporté des réponses mais qui ne peuvent pas entraîner un changement global de la société.
Quant à la contribution de la RDC par rapport au changement climatique et à l’attitude à adopter, Alain Botoko, coordonnateur national d’ESSF, a insisté sur l’intérêt pour RDC de préserver ses forêts, à cause non seulement du potentiel écologique qu’elles représentent, mais également suite au rôle qu’elles ont à jouer comme remède aux problèmes de réchauffement climatique.
Partant du slogan « pensons globalement et agissons localement », Alain Botoko a donné une succincte présentation du contexte actuel de la RDC, en passant par les craintes et défis auxquels fait face cette dernière, et les atouts dont elle dispose. Dans un panorama global de la situation que connait le monde actuellement, la destruction de la couche d’ozone qui a rétréci de 38 km avant la première guerre mondiale à 6 km actuellement, les inondations et les feux de brousses, Alain Botoko a souligné que la RDC n’échappe pas à ces répercussions, étant elle aussi en dérèglement climatique, avec la diminution de la quantité d’eau dans ses rivières et lacs (N’djili, Uele, Lukunga, lac Albert, lac Tanganika, la rareté des pluies, etc.
Face à ses multiples problèmes, le conférencier a soulevé plusieurs défis auxquels la RDC se trouve confronté, notamment la démographie (non contrôlée), l’aménagement du territoire et le manque d’inventaire en terme de faune, flore et le reste de biodiversité, le manque d’une politique qui protège nos 10 frontières, le nombre important de groupes armés qui seraient plus de 60, etc.
Mais si on aménage tout le biotope ou l’espace de vie de la RDC, pense-t-il, nos revenus seraient comptés en termes de centaines des milliards de dollars par an, ce qui permettrait au pays de veiller à la protection de l’écosystème, en passant par la promotion de l’utilisation des énergies propres. Ce, conformément à ses atouts, entre autres, sa population, son potentiel énergétique de 100.000 MW, son potentiel en gaz naturel de 57 milliards de m3, et la RDC est comptée parmi les pays les plus ensoleillés au monde.
Myriam Iragi