(KINSHASA)- Drame dans les hôpitaux congolais. Impossible pour les nouveaux nés d’avoir les vaccins contre la tuberculose ou la méningite. Le pays se trouve en rupture des stocks de vaccins traditionnels. L’affaire est tellement grave qu’il irrite les députés nationaux. Lui-même Matata, le premier ministre se soucie trop peu de
la santé des enfants congolais, a lâché un élu très en colère. Par deux fois, Gavi Alliance et les députés nationaux membres du Réseau des parlementaires congolais pour l’appui à la vaccination- REPACAV ont signifié au premier ministre la nécessité de payer la contrepartie de deux millions de dollars américains exigée pour le cofinancement de
l’achat des vaccins de routine. Les élus avaient mené le même plaidoyer auprès du ministre d'Etat et ministre du Budget, Michel Bongongo. Malgré toutes ces démarches, la RDC se trouve aujourd'hui en situation de défaut de cofinancement pour un montant de 2.070.988 millions de dollars alors que Hind Khab-Othaman, directrice des
programmes de Gavi Alliance dans une lettre adressée au ministre de la santé, Docteur Félix Kabange Numbi, avait déjà prévenu que le défaut de cofinancement allait avoir des conséquences sur le soutien de son institution ‘‘en faveur de la campagne de vaccination contre la méningite qui a été approuvée par le Comité d’Examen indépendant au mois de mars dernier et planifiée pour le mois de septembre 2105’’. Et d’ajouter ‘‘tant que cette situation ne sera pas résolue, nous sommes au regret de vous informer que nous ne pourrons pas confirmer notre soutien pour cette campagne prochaine’’. Grégoire Lusenge, le président du Réseau des parlementaires congolais pour l’appui à la vaccination a chargé Matata Ponyo pour son indifférence à cette question en dépit de plusieurs appels lui lancés. Le gouvernement se trouve sur le banc des accusés, dit-il. Pourtant, une épidémie de rougeole touche déjà 29 zones de santé, avec 19.108 cas déclarés occasionnant même 233 décès parmi les populations. ‘‘Face à cette situation d’extrême urgence qui met en danger la vie de nos enfants et la rougeole étant une maladie évitable par la vaccination, le réseau
des parlementaires congolais pour l’appui à la vaccination saisit votre autorité afin qu’au travers du Programme élargi de la vaccination, le gouvernement de la république organise des campagnes de riposte appropriées pour endiguer cette épidémie qui fragilise l’équilibre du système sanitaire de notre nation’’, a alerté Grégoire Lusenge.
Insensible, Matata n’a pipé mot, s’indigne Lusenge. L’essentiel pour lui, c’est financer les travaux assurant sa visibilité. Au lieu de débloquer les fonds pour éviter le calvaire aux enfants, le chouchouté du FMI et de la BM s’est offert une escapade à Kindu pour lancer la troisième édition nationale du tour cycliste de la RDC-discipline pour laquelle il débourse chaque année trois millions de dollars américains. Depuis le 30 juin- date à laquelle le pays a franchi la limite pour le payement de sa contrepartie, les partenaires internationaux ont conclu à la mauvaise foi des autorités congolaises. Ils ont levé l’option de suspendre leur financement lié à l’achat des vaccins pour le Congo-Kinshasa. Aujourd’hui, les effets se font sentir. Deux cents nouveaux nés sont morts dans les hôpitaux faute de
vaccins. Le président du réseau parlementaire pour l’appui à la vaccination appelle encore au gouvernement d’agir d’extrême urgence. Pourtant, le chef du gouvernement congolais, Matata Ponyo s’était engagé de manière ferme fin avril 2015 lors de la visite à Kinshasa de la Directrice exécutive adjointe de Gavi-Anuradha Gupta, à respecter
les engagements de cofinancement et permettre la viabilité de ses programmes de vaccination.