Face au péril en la demeure : Un » Front Citoyen 2016 » créé

Lundi 21 décembre 2015 - 11:33

Il s’agit d’un rassemblement inclusif des Congolais de la RDC et de sa diaspora, membres des organisations de la société civile, des confessions religieuses, des organisations politiques ainsi que les personnalités congolaises qui s’engagent à militer pour le respect de la Constitution

Les forces sociales et politiques de la RD Congo, dont certains acteurs ont pris part active à la conférence de Dakar, consacrée aux élections en Afrique subsaharienne, ont lancé depuis le samedi 19 décembre courant le  » Front Citoyen 2016 « , qui a pour mission de barrer la route au 3ème mandat de Joseph Kabila, au glissement, à la violation de la Constitution, à la révision ou au changement de la loi fondamentale et de s’opposer à l’organisation du référendum.

En effet, selon Me Jean-Claude Katende, président national de l’Association Africaine de Défense des droits de l’homme (ASADHO), le  » Front Citoyen 2016  » est un rassemblement inclusif de citoyens congolais qui regroupe les Congolais de la RDC et de sa diaspora, membres des organisations de la société civile, des confessions religieuses, des organisations politiques ainsi que les personnalités congolaises qui s’engagent à militer pour le respect de la constitution.

Bientôt les actions de grande envergure

A peine créé, le  » Front Citoyen 2016  » exige le déblocage du processus électoral, d’une part, par la publication au plus tard le 31 janvier 2016 d’un calendrier électoral consensuel, respectant le délai constitutionnel pour l’élection du prochain président et intégrant la mise à jour du fichier électoral.

Et, d’autre part, comme ligne rouge, le  » Front Citoyen 2016  » exige également le démarrage de la mise à jour du fichier électoral au plus tard le 10 février 2016.

Cette plate-forme envisage d’organiser des actions non violentes pour pousser le pouvoir en place à s’engager à respecter les règles du jeu. Pour Me Katende, il faut que le président Kabila fasse une déclaration publique pour dire qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections et que les élections présidentielles soient organisées dans le délai prévu par la Constitution.

Avec une marche pacifique que compte organiser l’Eglise catholique pour consolider la démocratie, le 16 février 2016 à l’occasion de l’année jubilaire de la marche historique des chrétiens du 16 février 1992, le  » Front Citoyen 2016  » réitère cet appel et demande à la population congolaise de se mobiliser pour prendre part à cette manifestation pacifique.  » Le Congo nous appartient à tous. Sa sauvegarde dépasse les intérêts individuels, d’ethnies, ou d’appartenance à une organisation politique ou de la société civile.

Majorité, opposition, diaspora, société civile y compris les mouvements citoyens, personnalités éminents, femmes congolaises meurtries par la pauvreté et les conflits, jeunes et vieux… tous, mettons nous d’accord sur le fait que le Congo nous appartient à nous tous et disons haut et fort : non à un troisième mandat, non au glissement, non à la violation de la constitution, non à la révision ou au changement de la constitution, non au referendum « , a déclaré Me Katende.

Motivations

» La nation est en péril, Congolais telema « . Tel est le slogan d’éveil de conscience de la population congolaise par le Front Citoyen 2016.

A 365 jours de l’échéance du second et dernier mandat du président de la République actuel, avons décidé de mettre en commun nos forces, nos ressources humaines et matérielles, nos stratégies et nos actions, en créant un rassemblement citoyen dénommé  » Front Citoyen 2016 « , explique le président national de l’ASADHO.  »

Deux grandes incertitudes sur la vie de la nation congolaise depuis plusieurs mois maintenant : la tenue d’élections libres et démocratiques dans les délais constitutionnels, et le respect du principe de l’interdiction pour le chef de l’Etat d’aller au -delà de deux mandats.

Il apparait de plus en plus clair que le changement de la constitution est en cours, dans le but de modifier le système électoral et d’offrir ainsi à l’actuel président de la République la possibilité de briguer un troisième mandat « , insiste le juriste.

Attention au piège de Kabila

Tel qu’indiqué par plusieurs forces sociales et politiques qui défendent le principe de l’alternance démocratique en 2016, le président Kabila, en invitant les délégués au dialogue récemment convoqué à réfléchir sur un nouveau système électoral avec des modalités de vote peu couteuses, ne fait plus mystère de son intention délibérée de renverser le régime constitutionnel en vigueur pour se maintenir au pouvoir, en violation de son serment, martèle Katende.

Cette volonté manifeste de changer de régime constitutionnel congolais persiste, malgré de nombreux appels répétés à la raison, lancés à travers des déclarations, des communiqués, des messages et des conseils avisés, tant par les forces sociales et politiques démocratiques, des l’intérieur et de la diaspora, que par les partenaires internationaux du Congo. Tous insistent sur l’importance du respect absolu de la Constitution de la République en ce qui concerne l’élection présidentielle, gage de paix et de stabilité, affirme -t-il.

Les acteurs des forces sociales et politiques ayant signés la charte du Front citoyen 2016 sont entre autres, Félix Tshisekedi de l’UDPS, Samy Badibanga de l’UDPS, Vital Kamerhe, Martin Fayulu de l’Ecidé, Eve Bazaiba du MLC, Franck Diongo du MLP, Moise Katumbi, personnalité politique, Jean-Claude Katende de l’ASADHO, Rostin Manketa de la VSV, Micheline Mwendike Kamate de la Lucha, Paul Nsapu de la Ligue des électeurs, Francois Banza Ngoy des ANMDH, Isilokestshi Anzuluni de Filimbi, Mike Mukebayi de C-News, Jonas Tshombela de la NSCC, Gilbert Kiakwama de CDC, Delly Sengana de l’Envol, Olivier Kamitatu du G7, José Makila de GPLDS.

Par Julie Muadi et Godé Kalonji