Face aux commissaires spéciaux, Banamuhere relève les enjeux de la décentralisation

Vendredi 6 novembre 2015 - 11:43

Pour que le processus de décentralisation réussisse, il faut respecter quelques enjeux. Face aux commissaires spéciaux réunis en séminaire à Kinshasa, 1e ministre d’Etat à la Décentralisation en énumère neuf. Pour Salomon Banamuhere, la décentralisation, comme transfert de compétences, vise le développement à la base.

Récemment nommés, les commissaires spéciaux et commissaires spéciaux adjoints du gouvernement sont à Kinshasa, en séminaire de cadrage des missions et renforcement des capacités. A cette occasion, [e ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation et Affaires coutumières, Salomon Banamuhere, a lancé, jeudi 5 novembre à l’Hôtel du gouvernement, un message clair aux tout nouveaux gestionnaires des provinces. En deux volets, son exposé s’est focalisé sur les enjeux de la décentralisation et le rôle de l’autorité coutumière.

De prime à bord, Banamuhere a précisé que la décentralisation n’est pas à confondre avec un simple découpage territorial. On peut démembrer un pays sans le décentraliser. Concrétisée par le transfert des compétences et des ressources, la décentralisation vise le développement humain durable, la démocratie, la bonne gouvernance et la prévention des conflits.

« La participation des acteurs étatiques, non étatiques et surtout celle des chefs coutumiers, garants des us et coutumes des entités de base, a pour finalité, l’amélioration des conditions de vie de la population et le respect de la vision partagée, consensuelle et progressive du processus de la décentralisation», a indiqué le ministre d’Etat.

 

COMPÉTENCES ET SOLIDARITÉ

 

Dans la mise en œuvre du processus de la décentralisation, Salomon Banamuhere a retenu neuf enjeux, à savoir la paix et la sauvegarde de l’unité nationale ; la gestion des provinces et des Entités territoriales et décentralisées ; la fourniture de services sociaux de base à la population ; je financement de la décentralisation ; la planification du développement; le renforcement des capacités ; l’appropriation sociale et politique du processus de la décentralisation ; le transfert progressif des compétences ; la coopération décentralisée et la coopération interprovinciale.

Quant au rôle des chefs coutumiers, le ministre de la décentralisation a rappelé à ses interlocuteurs les dispositions de l’article 207 de la Constitution qui reconnaît l’autorité coutumière en RDC. La loi du 25 août 2015 s’applique aux chefs de chefferie, de groupement et chef de village désigné conformément à la coutume. « Les chefs coutumiers doivent être impliqués dans les projets de développement et non pas rester là à quémander la rétrocession », a-t-Il déclaré.

Bref, pour le ministre d’Etat Banamuhere, la restauration de l’autorité de l’Etat va, de pair avec le respect du pouvoir coutumier. Il faut une conjugaison d’efforts et surtout une «solidarité provinciale » pour permettre à certaines provinces pauvres de pouvoir fonctionner. « La décentralisation échouera si nous n’avons pas de compétences à tous les niveaux », a-t-il martelé.

Pour être complet, le ministre de la Décentralisation a signifié que les commissaires spéciaux ne formeront pas de gouvernements; ils vont assurer des services-clés comme la santé, l’agriculture, l’éducation et le développement rural dont la compétence a été transférée aux provinces.

 

Par RICH NGAPI