Filimbi : Kinshasa hausse le ton contre l’Union européenne

Dimanche 12 juillet 2015 - 21:20

(KINSHASA)- Le gouvernement congolais a qualifié de la pure interférence du parlement européen dans le dossier judicaire de deux militants pro-démocratie Fred Bahuma et Yves Makwambala. Kinshasa conteste la demande qu’elle juge de paternaliste des législatifs européens le contraignant à libérer les deux activistes de Filimbi et Lucha pourtant, selon Lambert Mende, le ministre de la communication et médias, ils sont poursuivis pour ‘‘participation à un groupe
subversif auteur d’offenses au chef de l’état, incitation à la haine raciale et ethnique et apologie du crime’’. Le gouvernement rejette cette ingérence inadmissible dans les affaires domestiques de la RDC, a tonné Lambert Mende Omalanga. Il dénonce le fait que certains partenaires s’octroient des compétences qui ne leur sont reconnues par
aucune disposition du droit international ou des lois congolaises. Kinshasa rappelle que le parlement européen n’a pas à adresser des injonctions comminatoires aux autorités d’un pays africain souverain comme la RDC. Le porte-parole du gouvernement congolais trouve contradictoire l’attitude du parlement européen qui, chaque fois, appelle au respect des principes démocratiques dont celui de la séparation des pouvoirs et droits de la personne mais ‘‘le pousse au
même moment à violer ledit principe et s’érige en protecteur de ceux qui appellent à attenter l’intégrité physique de leurs concitoyens’’. Les autorités congolaises refusent de libérer les deux activistes en dépit de la recommandation de l’assemblée nationale exigeant leur relaxation. A l’issue d’un débat houleux sur le rapport de sa commission parlementaire chargée d’enquêter sur le dossier, l’assemblée nationale avait décidé de mener une démarche politique
pour obtenir leur libération. Les élus avaient trouvé leur incarcération comme une politique de deux poids, deux mesures de lors que pour les mêmes motifs, les sénégalais et burkinabé ont été libérés. ‘‘Il a établi clairement que la libération des jeunes sénégalais et burkinabé arrêtés pour participation à un mouvement insurrectionnel comme Fred Bahuma et Yves Makwambala, dénotait d’une décision politique. Et nous estimons que les deux congolais doivent
bénéficier de mêmes avantages’’, a indiqué le député Unc, Juvénal Munubo. Moins de deux mois après leur transfert à la prison centrale de Kinshasa, les militants pro-démocratie, Fred Bahuma et Yves Makwambala arrêtés pour insurrection, ne pourront pas être libres de sitôt. Selon le gouvernement congolais, Messieurs Bauma et Makwambala
ont des démêlées avec la justice congolaise pour participation à un groupe subversif auteur d’offenses à chefs d’Etats, incitation à la violence et à la haine raciale ou ethnique et apologie des crimes et notamment d’appel au viol collectif de femmes de certaines communautés à travers des postings sur les réseaux sociaux.

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