FLOU SUR LE CALENDRIER ELECTORAL, BLOCAGE AU NIVEAU DU DEMEMBREMENT ET DU PRE-DIALOGUE... SEPTEMBRE : SESSION DE TOUS LES ENJEUX

Mardi 15 septembre 2015 - 07:05

Pour ce rendez-vous traditionnellement budgétaire, la politique risque de prendre le dessus.

Conformément à la tradition parlementaire, c’est ce mardi 15 septembre 2015 que députés et sénateurs renouent avec leur hémicycle. Tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, c’est ce jour que les deux présidents, à savoir Aubin Minaku et Léon Kengo, prononcent leurs discours de circonstance indiquant les orientations d’une période essentiellement budgétaire, mais qui risque en tout cas d’être, de l’avis de nombre d’observateurs, éminemment politique face aux différents enjeux qui pointent à l’horizon . C’est dire à quel point les acteurs politiques seront abondamment sollicités en vue des élections tant attendues et dont le calendrier prévu, celui global de la commission électorale nationale indépendante ne semble plus en mesure de tenir ses promesses. Il faut rectifier le cap.

D’autres éléments s’invitent au débat sur la politique. Pour la énième fois, le G7 prend position sur les enjeux politiques en émettant un son de cloche différent de celui entendu jusque-là à la Majorité présidentielle. Avec le franc-parler qui les caractérise et qui devient une tradition, les leaders de sept partis de la Majorité ayant fait front commun et qui n’y vont jamais par le dos de la cuillère ont fait une déclaration qui risque de remettre les pendules à l’heure.
Il y a également, la position du leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), à travers le secrétaire général de cette formation politique Bruno Mavungu, qui a même retiré ses hommes des négociations avec les émissaires du chef de l’Etat . Une attitude susceptible de compromettre le dialogue politique.

SESSION DE TOUS LES ENJEUX POLITIQUES
C’est peut-être vers la fin de la session de septembre que le projet de budget pour l’exercice 2016, sera examiné et adopté au Parlement (Assemblée nationale et Sénat). Car, d’autres sujets plus urgents tenteront de ravir la vedette à la loi des finances. D’abord, parce que le calendrier global publié par la CENI ne semble plus du tout d’actualité. Visiblement, il doit être réactualisé.
Du coup, les élections provinciales et locales prévues ne pourront pas se tenir au moment indiqué. Non seulement parce que ce n’est plus techniquement possible, mais aussi et surtout parce qu’il n’y a jusque-là pas de moyens pour organiser les élections. Comment réunir 900 millions USD pour assurer tout le processus électoral ? Voilà l’équation qu’il faut à tout prix résoudre.
A cette liste, il faut ajouter l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs qui nécessite autant de moyens tout comme l’installation de nouvelles provinces déjà qualifiées de " mort-nés " ou encore de " prématurés ". Et c’est le budget 2016 qui devra intégrer tous les enjeux qui seront renvoyés à l’an prochain.
C’est dire qu’au cours de la session de septembre, plusieurs enjeux politiques vont devoir s’inviter. Ceci, en vue de prévenir les dangers qui risqueront de prendre place en 2016 si des solutions appropriées ne sont pas apportées à temps. Car, il faudra alors tout un dosage politique équilibré pour sauver les meubles pendant qu’il en est encore temps, 2016 étant la porte à côté. Plus qu’une simple session budgétaire, septembre constitue celle de tous les enjeux et dangers.

LE DIALOGUE OU LE PARLEMENT POUR DEBLAYER LE TERRAIN ?
On attendait le Dialogue pour aplanir les divergences entre la Majorité présidentielle et l’Opposition. Mais, la tenue de ce forum national semble s’éloigner de plus en plus. Or, un accord politique aurait permis de déblayer le terrain pour réactualiser le calendrier global de la CENI et ainsi ouvrir la voie à des élections apaisées en RDC. Rien qu’à voir comment l’UDPS a claqué la porte des négociations avec lesenvoyés du Pouvoir, on se rend compte que le dialogue ne se tiendra pas de sitôt.
Faudra-t-il attendre du Parlement qu’il s’implique à son tour pour tenter de décrisper la situation ? Surtout lorsque le groupe de sept partis de la Majorité présidentielle adopte une position susceptible de créer un débat interne au sein de la famille politique.
A moins qu’entre-temps, le dialogue évolue. Sinon, en dehors d’une rencontre permettant aux uns et aux autres de réduire le fossé, il sera difficile de rapprocher toutes les parties et donc l’entrée en 2016 se fera sans aucune certitude sur les enjeux visés.
Logiquement, tout doit être fait pour que le dernier trimestre de l’an 2015 soit donc l’occasion d’œuvrer pour une nouvelle année porteuse de beaucoup d’espoirs. Il faudrait surtout éviter la répétition de l’histoire qui fait qu’à chaque fois que la RDC doit prendre un nouveau départ, les démons s’en mêlent. M. M.