Freddy Matungulu : « Je n’ai pas le droit de rester les bras croisés »

Mercredi 8 avril 2015 - 14:39

Après avoir pris une retraite anticipée au Fonds monétaire international (FMI), Freddy Matungulu compte être de plus en plus présent dans la scène politique congolaise. L’homme se prépare pour s’installer à Kinshasa afin de participer pleinement au débat politique. Il l’a fait savoir au cours de l’émission « Grand témoin » diffusée le dimanche 5 avril 2015 sur Radio Okapi.

Décidément, l’ancien Ministre de l’Economie, Finances et Budget 2001 -2003 va prendre part activement au processus électoral en cours en République démocratie du Congo. Freddy Matungulu a donc affirmé son intention de venir s’installer au pays pour suivre de très près le débat politique. «Je veux être beaucoup plus présent au pays qu’aux Etats-Unis», a-t-il annoncé, qui avait pris une retraite anticipée au FMI pour se mettre à la disposition de mon pays, veut renforcer son ancrage dans la sphère politique congolaise. «Je n’avais pas le droit de rester les bras croisés pendant que tous les miens étaient en train de s’efforcer, en discutant sur ce thème très important qui touche au fondement de la nation-congolaise», a-t-il déclaré sur Radio Okapi.
Il a donc invité tous les Congolais à prendre part à ce grand débat sur l’avenir du pays qui, selon lui, est littéralement à la croisée des chemins. «C’est nous qui allons définir l’identité de cette nation, ce que notre pays sera demain», a-t-il ajouté. Avant d’émettre le vœu de voir tous les enfants du pays participer vivement à ce débat. Une allusion faite notamment aux personnalités politiques emprisonnées pour avoir eu un point de vue contraire à celui du gouvernement.

Cadre macroéconomique, des efforts qui datent …

Au cours dé cette intervention Freddy Matungulu a aussi rappelé son parcours en tant que ministre des Finances, Economie et Budget. Une étape qui lui a permis de comprendre les besoins réels du pays, notamment dans le domaine économique. Il a, par la même occasion, rappelé les avancées qui ont été réalisées pendant son mandat, malgré le contexte difficile à l’époque. «Nous sommes arrivés, il faut quand même le rappeler, dans un contexte où on avait un taux d’inflation de plus de 500%. On avait une monnaie qui dansait, pour ainsi parler, comme on dit chez nous : au taux des jours. C’est l’expression consacrée aujourd’hui, qui reflète un peu la situation dans laquelle nous étions en ce moment-là », s’est-il souvenu.

Devant un tel taux d’inflation, Freddy Matungulu a affirmé que le gouvernement de l’époque avait réussi à jeter les bases de la stabilité macroéconomique. « Cette stabilité était comme la fondation que vous devez poser pour pouvoir ensuite construire ou reconstruire l’économie », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « Il n’y avait, peut-être, pas des grandes retombées sociales positives de cette action... Mais puisque nous avons réussi à stabiliser la valeur externe de la monnaie nationale, il fut un moment où finalement la monnaie s’était appréciée». Conséquence certains produits de première nécessité - vendus en monnaie nationale avaient baissés des prix, notamment le poulet. « Mais cela n’était qu’un point de départ », tente-t-il de minimiser.

Car, à l’en croire, l’objectif de l’action gouvernementale, qui doit être vue dans sa globalité, était qu’au-delà de la stabilisation du cadre macroéconomique, qu’il soit construit «un Etat responsable». Un Etat où le système judiciaire devrait être indépendant et fonctionnant comme il se doit, les services de sécurité assurant la protection des biens et des personnes et également la construction des structures de base en termes de routes, approvisionnements en électricité et autres …

Par Dido Nsapu