Funérailles de Wemba. Village Molokai : des appels pour débaptiser les avenues Victoire et Oshwe en avenue ‘’Shungu Wembadio’’ !

Mercredi 4 mai 2016 - 08:59
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Le couloir Madiakonko, au quartier Matonge, commune de Kalamu,  a servi de cadre pour accueillir la dépouille mortelle du feu chef du village Molokai, Jules Shungu Wembadio, dit Papa Wemba,  décédé sur scène à Abidjan, le 24 avril dernier, lors d’une  prestation au festival FEMUA.

Rapatrié dans son pays natal, la République Démocratique du Congo, le 29 avril, c’est ce lundi, 2 mai 2016, que le corps de l’illustre disparu a pris la destination du village Molokai. Ce,  après que le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, ait décoré, à titre posthume, le défunt. La cérémonie s’est déroulée dans le Hall principal du Palais du peuple. Par ailleurs, au village Molokai, c’est  le bourgmestre Jean-Claude Kadima,  responsable de la commune de Kalamu, qui a pris la parole. Dans ses mots, il a sollicité l’indulgence du gouverneur de la Ville-province de Kinshasa, André Kimbuta Yango, pour honorer la mémoire de ce digne fils du pays, en débaptisant les Avenues Victoire et Oshwe, en avenue Shungu Wembadio. C’est un hommage à ce géant de la musique congolaise et africaine, a-t-il soutenu.

S’agissant de la genèse de sa vie d’artiste, le quartier Matonge,  constitue le point de départ ou naquit Viva la musica. Par la suite, il bâtit le Village Molokai, couloir Madiakoko.  Notons que Bakala Diakuba a aussi milité pour la libération de Nelson Mandela, valoriser son quartier en donnant des emplois aux jeunes de son fief, sans oublier que par ses chansons, il a élevé la musique congolaise et l’art, en général. Des applaudissements frénétiques accompagnés des cris de joie étaient au rendez-vous, afin de saluer la mémoire de l’illustre disparu à travers ce geste, qui traduit la reconnaissance à sa grandeur en tant que panafricaniste.

Membres de familles, musiciens, mélomanes, notables, autorités, sapeurs, amis et connaissances  ont fait  le déplacement du village Molokai où était exposé son corps pour  lui rendre les derniers hommages. Car, de son vivant, il a fait des exploits pour la musique congolaise et la sape.

Témoignages

Concernant les témoignages, le Bourgmestre de la commune de Kalamu, Jean-Claude Kadima, représentant toute la communauté Kalamu, s’est exprimé en ces mots : « C’est une profonde douleur que nous, habitants  de cette périphérie ressentons jusqu’aujourd’hui avec la famille biologique, celle des artistes et des notabilités de Matonge. Premièrement,  notre profonde gratitude va à l’endroit du Chef de l’Etat, pour son implication personnelle dans l’organisation des obsèques de ce grand artiste Jules Shungu que nous appelons communément Papa Wemba.  Malgré sa montée sur l’échelle mondiale, il est resté le même, humble, solidaire, amicale, courtois vis-à-vis des personnes de tout  âge et niveau social. Ouf ! Tu continueras à incarner le quartier Matonge, le village Molokai, tu resteras gravé à jamais dans nos cœurs ! Tu es mort comme un soldat après avoir hissé la couleur du drapeau  Congolais. La communauté de Kalamu, réuni ensemble comme un seul homme,  sollicite auprès du Gouverneur André Kimbuta, de débaptiser les avenues Victoire et Oshwe en avenue  ‘’Shungu Wembadio’’,  en hommage à ce géant de la musique congolaise et africaine », a-t-il conclut, en fredonnant un extrait de la chanson ‘’Adios’’.

Lusikiya Manena, Ya Zaza, les Cofondateurs de Viva la musica, à leur tour, ont laissé entendre que celui qui, aujourd’hui, est endormi dans le cercueil, était un homme qui prône la paix, l’ordre. D’où vient qu’il doit aussi être honoré avec ordre.

Le créateur de la marque Connivence, venant de Paris, a dit que Wemba était un  homme qui incarnait les valeurs morales, mais aussi l’amour du prochain. Il m’a beaucoup soutenu par des conseils et, aujourd’hui, si la marque Connivence est installée au Congo, c’est grâce à cet homme, une icône, un humaniste. C’est une grande perte pour le monde de la sape, a-t-il dit.

L’honorable Patrick Bologna, quant à lui, demande à toute la nation de garder une pensée pieuse en mémoire de Kuru et remercie le Président de la République pour sa participation remarquable à cette circonstance.

« Il était non seulement un frère, mais un grand conseiller. Il s’est toujours battu  pour le développement de son quartier et de sa commune. Il restait attaché et soucieux sur des questions sociales. C’est un grand baobab sur tous les plans », a indiqué un de ses cousins.

Gloria Mukwama