Gouvernement Matata II : les ministres qui sortent du lot sont connus

Vendredi 28 août 2015 - 11:24

Contrairement à ses habitudes, le baromètre Les Points-Gouvernement du mois d’août 2015, s’est intéressé aux poids des ministres du Gouvernement Central au niveau national. Que valent-ils à travers la République? Cette démarche répond à la demande des nombreux lecteurs des rapports Les Points disséminés à travers le monde. Globalement, il ressort de ce baromètre que sur l’ensemble des ministres de l’exécutif national trente-six (36), seulement neuf (9) ont une réelle envergure nationale représentant 25% contre 75% qui passent inaperçus. Non seulement qu’ils sont inconnus de nom et de figure, mais la population du Congo profond n’a pas souvenir de leurs actions. Ce qui montre une faiblesse du gouvernement central à s’imprégner des vrais problèmes de l’arrière-pays et à en proposer des solutions adaptées. D’où la nécessité du découpage territorial enfin de rapprocher la population des autorités locales pour le développement des entités décentralisées.

Il se dégage deux catégories sur la liste des ministres ayant une assise nationale : ceux connus grâce aux actions réalisées sur le terrain dans l’exercice de leurs fonctions au sein du gouvernement Matata 2 et ceux qui doivent leur notoriété aux fonctions occupées autrefois.
Ainsi, pour avoir mené une lutte pour le suivi de la paie des fonctionnaires de l’Etat, le ministre du Budget a gagné du terrain. En effet, à en croire certains délégués syndicaux converti en contrôleurs de la paie des fonctionnaires de l’Etat, un coulage systématique s’est instauré dans la gestion des fictifs, doublons et des fonctionnaires de l’Etat décédés occasionnant par mois et dans seulement trois secteurs, Santé, EPSP et ESU, la perte de plus de trois milliard des Francs Congolais.

Toujours selon les mêmes sources, les banques qui servent à la bancarisation (action pourtant saluée à juste titre par la population) sont aussi soupçonnées de dilapidation des reliquats de la paie des fonctionnaires de l’état estimés à une quarantaine des milliards des dollars juste pour l’exercice de 2014. Les fonctionnaires attendent voir le gouvernement arrêter ce coulage afin d’améliorer leurs conditions sociales qui demeure critique malgré les avancées enregistrées dans les infrastructures sur le plan de la révolution de la modernité. En moins de neuf mois de mandat, le travail abattu par Michel Bongongo, lui attire l’estime des fonctionnaires de l’arrière-pays. Ils ont également salué la collaboration entre les délégations syndicales et le ministère du Budget. Il a réussi à prendre l’envergure nationale. Plusieurs avancées sont mises à son actif notamment l’idée du budget citoyen dont l’objectif est de permettre à tous les citoyens Congolais de s’imprégner des rubriques budgétaires de la République. Il se pointe en première position avec 71%.

A la deuxième marche se positionne Raymond Tshibanda Tunga Mulongo avec 64%, un nom qui décolle vers les années Sun City et vers 2008, il se voit propulsé à la tête de l’un des ministères les plus stratégiques du gouvernement, à savoir: les Affaires étrangères. Dès cet instant, il cumule les succès dans les différents sommets de la SADC, du COMESA et de la Francophonie. Cela lui vaut le renom national. Mais il est également connu à travers la République suite aux efforts fournis dans la diplomatique pour obtenir la fin de la guerre contre le Rwanda par l’interposition du M23. Sa diplomatie active qui a permis à la RDC de redorer son image de marque sur l’échiquier continental et international n’a pas laissé indifférente la population congolaise. De Gizenga 1 à Matata 2, Maker Mwangu Famba passe pour-le ministre le plus stable de dix dernières années. En poste à l’Enseignement Primaire secondaire et professionnel depuis février 2007, il a réussi à imposer sa marque au niveau national suite notamment à la modernisation de la publication des résultats de l’examen d’Etat en un temps record, malgré le balbutiement de la qualité de l’enseignement et certaines pratiques qui ont érigées domicile dans son domaine notamment l’achat obligatoire des uniformes dans les écoles primaires et secondaires, une pratique qui a gagné une place dans les écoles sur l’étendue de la République. En attendant ses preuves dans le domaine de la nouvelle citoyenneté encore inconnue dans l’arrière-pays, la population lui attribue une cote intéressante de 58%, lui permettant de se placer à la troisième position des ministres les plus en vue en RDC.

A la tête du ministère des Transports et Voies de Communication depuis Matata 1, Justin Kalumba Mwana Ngongo fait feux de tous bois avec les premières mesures prises contre les tracasseries des services opérant sur les voies fluviales et maritimes de la RDC. Ce qui lui a permis de gagner la considération des populations riveraines. Ensuite, il est porté par une série d’actions à impact visible notamment la sortie des bus Transco, l’octroi des bus à crédit aux opérateurs privés dans le secteur du transport, le lancement d’ITB Kokolo, l’achat des locomotives pour la SNCC, l’aéroport modulaires de Ndjili; l’aéroport de la Loano, le lancement du train passager Kinshasa-Matadi et tant d’autres actions qui font de lui l’un des ministres les plus en vue en RDC avec une moyenne de 56%. Il se place à la quatrième marche.

Connu après le lancement de la campagne des mains propres en 2012 à Kinshasa, Félix Kabange Numbi voit son opinion grimpée suite à la réussite de la campagne de vaccination qui a atteint un pourcentage élevé d’enfants même dans les milieux les plus hostiles à la vaccination dans l’arrière-pays. La détection rapide et l’éradication en un temps record de la maladie à virus d’Ebola contre toutes les critiques tant nationales qu’internationales a fait de lui une vedette sur l’étendue de la RDC. Avec 55% de cotes d’amour de la population nationale, il est classé cinquième, au niveau national sur le baromètre Les Points.

Bien que plusieurs défis restent à réaliser, le domaine des infrastructures RDCongolaises connaît beaucoup d’avenacées saluées par plus des 68% de la population de la République. Les routes et ponts qui jadis rendaient difficile le déplacement d’un coin à un autre du pays, sont en train d’être réhabilités et permettent désormais aux populations de l’arrière-pays de se déplacer aisément. En moins de temps Fridolin Kasweshi, car c’est de lui qu’il s’agit, s’est battu contre vents et marrées, dans un pays aux dimensions continentales, afin de relier les provinces de la Républiques. Outre les routes et ponts, plusieurs ouvrages on été réalisés dans un temps record dans le cadre de la révolution de la modernité notamment l’hôtel du Gouvernement, l’aéroport modulaire de N’djili, l’aéroport international de la Loano et de Goma etc… Ainsi Fridolin Kasweshi arrive à la sixième marche avec 54% talonné par Lambert Mende Omalanga, la bouche autorisée de la République. Ce dernier doit sa notoriété à son verbe facile depuis l’époque de la Conférence Nationale Souveraine. Il gagne sa notoriété au niveau national grâce à ses interventions sur les questions brulantes d’actualité. Sa casquette d’autorité morale du parti CCU renforce la visibilité de ses actions au sein de l’exécutif national, il est crédité d’une moyenne des 53%.

Positionné huitième avec 52%, l’ancien Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Secrétaire général honoraire du PPRD, l’un des grands partis politiques installés sur l’étendue de la RDC, ex-Président de la Chambre basse du Parlement, Evariste Boshab Mabud Ma bileng a eu un bon ascenseur pour se faire un nom dans l’arrière-pays bien avant de prendre ses fonctions au ministère de l’Intérieur. Il bénéficie de la faveur de la population pour son implication dans le passage des 11 à 26 provinces. Ancien activiste de la société civile converti en politicien, Modeste Bahati Lukwebo classé neuvième avec 50% a eu suffisamment le temps se faire un nom au niveau national et de créer un réseau transformé en parti politique qui lui permet une visibilité nationale. Pour ce qui concerne ses actions dans le gouvernement central, l’arrière-pays ne reconnait que la fixation du tarif des billets d’avion au niveau national.

Certains ministres sont connus dans leurs provinces suites aux actions de leurs groupes respectifs mais leurs réalisations au sein de l’exécutif national restent inconnues même dans leurs provinces d’origine.

En conclusion, ce sondage apporte des renseignements très favorables à la décentralisation territoriale afin de permettre à la République un décollage équitable et équilibré pour toutes les provinces.
CN