Invité à prendre la parole, Bruno Kapanji Kalala, ministre des Ressources hydrauliques et Electricité, a fait remarquer qu’en dépit du potentiel énergétique énorme qu’elle regorge, la RDC présente un paradoxe criant entre les ressources énergétiques naturelles et le très faible taux d’accès de la population à l’électricité. Et ce, avec de grands écarts entre la campagne et le milieu urbain. « A Kinshasa par exemple, le taux d’accès à l’électricité suivant les statistiques de 2011, était de 45% tandis que celui du Kasaï tournait autour de 3% », a-t-il confié.
Face à ce diagnostique un peu flatteur, Bruno Kapanji a renseigné que le gouvernement congolais s’est assigné comme objectif de doubler le taux d’accès des populations à l’électricité d’ici 2016.
Pour y arriver, le gouvernement, à travers le ministère de Ressources hydrauliques et électricité, a adopté plusieurs stratégies, notamment le renforcement des capacités, l’amélioration de la gouvernance des entreprises Snel et Regideso ; le lancement du programme de réhabilitation des infrastructures existantes ; la reforme structurelle visant la transformation des entreprises publiques Snel et Regideso en société anonyme selon le contrat de performance signé avec l’état ; la reforme institutionnelle du secteur de l’eau et de l’électricité, conformément à la loi y référant, promulguée récemment par le président de la République, etc.
D’après lui, l’application de ces stratégies à travers le programme d’action 2012-2016 a déjà produit des résultats. « Cette loi a par exemple permis au gouvernement, grâce à l’exécution efficiente de son programme d’action, d’atteindre aujourd’hui un taux d’électricité moyen en RDC. Nous sommes donc passés de 9% en 2012 à 14% en 2014… », a-t-il martelé.
Les énergies renouvelables face au réchauffement climatique
Pour sa part, le ministre de l’Environnement a fait remarquer que l’humanité fait aujourd’hui face au fléau du réchauffement climatique. Selon lui, le recours aux énergies renouvelables constitue à la fois la réponse universellement reconnue, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elles constituent une opportunité pour sortir de la dépendance des charbons de bois, pétrole, gaz, etc.
Il a toutefois indiqué que malgré toutes les richesses dont regorge la RDC, celle-ci reste confrontée à plusieurs défis : la déforestation occasionnée par une forte demande en énergie, le charbon de bois, etc. « ces derniers représentent 95% de l’approvisionnement et de la consommation énergétique nationale contre seulement 3% pour l’électricité…. ».
Par ailleurs, la directrice pays du PNUD a souligné que l’accès à l’énergie pour tous est un facteur fondamental pour accélérer le développement durable et atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.
Quant à l’initiative « Energie durable pour tous », elle a estimé que c’est l’un des moyens pour mobiliser les gouvernements, les partenaires ainsi que la société civile pour transformer les systèmes énergétiques à travers le monde.
Perside Diawaku