GRACE A L’APPUI DE LA BANQUE MONDIALE Le projet Parrsa prolongé jusqu’au 31 janvier 2017

Jeudi 22 octobre 2015 - 05:45

Le Projet d’Appui à la Réhabilitation et à la Relance du Secteur Agricole (PARRSA) vient de bénéficier d’une rallonge. Lancé le 31 décembre 2010 pour un délai fixé au 15 décembre 2015, il va poursuivre son cours jusqu’au 31 janvier 2017 grâce au concours de la Banque mondiale, a annoncé hier Dr Hubert Ali Ramazani, le Secrétaire général à l’Agriculture.

Présent lors de la séance de restitution de la mission de supervision du PARRSA, qui s’est tenue le mercredi 21 octobre dernier à Kinshasa, le Secrétaire général à l’Agriculture s’est félicité de ce nouvel appui financier qui est intervenu au terme d’âpres négociations, menées par les autorités congolaises auprès de la Banque mondiale. Cette contribution, reconnait Dr Hubert Ali Ramazani, se comprend dans la mesure où le PARRSA a fait preuve d’une gestion responsable de nombreux projets supervisés aussi bien dans l’ex-province de l’Equateur qu’à Kinshasa.
Aux dires du Secrétaire général à l’Agriculture, ’’cet atelier a permis de faire le point de la mission de supervision conjointe, menée à l’intérieur du pays par les équipes de la Banque mondiale et du Gouvernement congolais, du 12 au 19 octobre dernier dans le cadre du projet PARRSA. Ce projet intervient, non seulement à Kinshasa, mais aussi dans l’ex-province de l’Equateur, précisément au Nord-Ubangi, au Sud-Ubangi et dans la Mongala, ces trois anciens districts devenus aujourd’hui des provinces’’.

80% DE 120 MILLIONS DE DOLLARS DEPENSES

Pour atteindre ses objectifs, le PARRSA a reçu un fonds de 120 millions de dollars qui, selon son Coordonnateur national, Alfred Kibangula Asoyo, a été dépensé jusqu’alors à hauteur de 80%. Grâce à ce fonds, le projet a permis la relance de l’agriculture et de l’élevage, le renforcement des capacités des populations rurales et la réhabilitation des infrastructures.
"Cette dernière rubrique, commente le Secrétaire général à l’Agriculture, a mobilisé plus de 50 millions de dollars. Elle a notamment permis la modernisation des marchés locaux, la construction des entrepôts et des ponts, ainsi que la réfection des routes de desserte agricole pour faciliter l’acheminement des intrants et la sortie des extrants (produits vivriers)".
"Ce projet devrait se terminer le 15 décembre 2015, mais nous avons réussi à obtenir une rallonge jusqu’au 31 janvier 2017, grâce notamment aux requêtes pressantes des populations bénéficiaires, confesse Dr Hubert Ali Ramazani. En ce moment là, nous serons en mesure d’épuiser les 120 millions de dollars. Une grande partie de ces fonds doit aller à l’Agriculture. Ainsi, non seulement cette somme sera totalement épuisée, mais on aura aussi besoin des ressources additionnelles pour atteindre nos objectifs".

L’EQUATION POOL MALEBO
Quid alors de Kinshasa ? "Au départ, explique le Secrétaire général à l’Agriculture, le projet devrait seulement se réaliser dans l’ex-province de l’Equateur. Mais, lorsque nous nous sommes réunis, nous avons réfléchi pour voir comment nous pouvions développer la culture du riz dans le Pool Malebo, à Kinshasa, au profit de 2.000 ménages. Au terme des études, lorsque nous nous sommes rendus sur le lieu, nous avons constaté que le site a été spolié. Et donc une bonne partie du terrain n’était plus accessible pour la culture du riz. Il n’était resté que 540 hectares disponibles".
"Estimé au départ à 4.000 dollars par hectare, le coût d’exploitation au Pool s’est avéré beaucoup plus onéreux pour nos partenaires, allant jusqu’à 20.000 dollars par hectare, note le Secrétaire général à l’Agriculture. Le projet n’était plus réalisable avec le fonds disponible. Alors, nous avons dû quitter ce site pour nous rendre, avec le concours des autorités de la province de Kinshasa, sur Lilanga (aux abords de N’Sele), un autre site délocalisé. Et là, tout ce que nous avons pu faire, c’est des études, pour voir comment rentabiliser cette zone avec l’apport de la population. On n’a donc pas défavorisé Kinshasa, qui a pu quand même bénéficié des formations, des travaux de séchage…".
"Lors de la Journée mondiale de l’alimentation, assure Dr Ali Ramazani, nous avons même décrié la spoliation des terrains. Une fois qu’on a aménagé un terrain marécageux qui est devenu sec, on a vu ériger des constructions par des personnes qui sont protégées d’une façon ou d’une autre. Et cela devient difficile pour les agriculteurs d’accéder à ce site. On est au moins sûr aujourd’hui qu’on peut développer de grandes activités dans le nouveau site trouvé qui regorge de plus de 2.000 hectares et pourraient nous permettre de mobiliser d’autres fonds".

VEILLER AUX STATISTIQUES
Chargé de Projet à la Banque mondiale, Amadou Oumar Ba, qui a piloté la mission conjointe au nord de la RDC, s’est réjoui des résultats enregistrés depuis le lancement du PARRSA et surtout de l’appropriation des projets dont a fait montre la population bénéficiaire. Il a toutefois estimé, lors de l’atelier de restitution que tout n’est pas que rose. Le Chargé de Projet à la Banque mondiale a exhorté les différents partenaires présents dans la salle à se servir des failles pour améliorer, dans le futur, une prestation qui est déjà encourageante.
Tout en appréciant le bilan élogieux dressé par le Coordonnateur du PARRSA, Amadou Oumar Ba a invité les différents acteurs, et surtout les inspecteurs à mettre prochainement un accent particulier sur les statistiques, les chiffres qui permettront aux bailleurs de se rendre compte de l’impact réel de différentes initiatives du PARRSA en RDC. Yves KALIKAT