Grand rendez-vous de septembre. Dialogue : qui participent, qui restent ?

Mardi 30 août 2016 - 09:15
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Déjà, Tshisekedi et ses principaux alliés s’en tiennent, jusqu’ici,  à leurs   préalables, devenus presqu’irréductibles.  Ainsi, la dernière vague de prisonniers libérés de l’emprise de leurs geôliers, au terme d’une décision des autorités congolaises allant dans le sens de la décrispation politique, n’a-t-elle toujours  pas  étanché  leur  soif. Tout démontre, manifestement, que  ces opposants au radicalisme  agressif  qui, en plus de la   récusation de   Kodjo,  sont, en même temps,   prêts  à en découdre avec le pouvoir, même s’il faut user du langage de la rue, pourvu qu’ils  se fassent  entendre. Aux dernières nouvelles et  selon des bribes d’informations glanées dans les parvis du Président du Comité des Sages de l’Opposition, sur les hauteurs de la 10ème rue à Limete, un sit-in serait déjà en gestation pour le 19  septembre prochain, devant la CENI. Parallèlement, ces mêmes Opposants,  sous la férule du Sphinx de l’Udps,  projettent de se pourvoir en défenseurs acharnés de la Constitution contre tout accord ou compromis  politique, fut-il issu du dialogue, qui tendrait à faire le lit du glissement. Chose que la Majorité au pouvoir n’accepterait jamais ;  l’article 70 ainsi que  l’arrêt de la Cour constitutionnelle offrant, selon eux,  à l’actuel Président de la République,  la possibilité de se maintenir dans son strapontin  et  d’exercer ses prérogatives, même  au-delà de  délais fixés, tant que les élections n’auront pas été organisées en RD. Congo.

Normalement, le dialogue s’ouvre ce jeudi 1er septembre à Kinshasa, en terre congolaise.  Kodjo l’avait déjà annoncé, le week-end, à la clôture des travaux du comité préparatoire. Son timing est connu. L’agenda aussi. Le format et la nature  des participants ont été également fixés. Dans la feuille de route, il est dit, expressis verbis, qu’il prendrait quinze jours au maximum. Et que le Facilitateur disposait de quelques marges de manœuvres, pour l’étendre au-delà de cette période impartie, s’il cela était nécessaire.  Les membres  du comité préparatoire en sont d’office,  participants. Mais, pour compléter le nombre en vue d’atteindre les quotas, ils devront arrondir les angles, en piochant dans les sous-groupes, dans les composantes et plateformes politiques.

Angles

Si du côté de la Majorité, aucun problème majeur ne peut se poser en termes de la composition de l’équipe à aligner au dialogue, il n’en demeure moins vrai qu’à l’Opposition et à  la société civile, les romains s’empoigneront. Kengo et son Opposition Républicaine ont dû, par exemple,  faire le gros dos, avant de  s’y faire intégrer, au même  moment que d’autres Opposants, tels que Steve Mbikayi et Justin Bitakwira, en oubliant, évidemment,  sur le  banc de touche, Me Sylvanus Mushi Bonane, l’un des partisans de première heure, dans la lutte pour la tenue du dialogue. Et si,  très prochainement,  il n’est pas retenu sur la liste définitive des participants au dialogue proprement dit, il n’est pas exclu qu’il  rougisse, juste  pour réclamer ce qu’il considère, lui,  comme un droit. Et, son cas n’est pas isolé. D’autres et, pourquoi pas  plusieurs,  disent la même chose. Or, à voir la liste, telle qu’elle a été publiée, même si l’on considérait le poids politique  et le nombre de participants, l’aile  modérée de l’Opposition, celle qui a participé aux travaux du comité préparatoire,  sera incapable d’aligner tout le monde.  D’où, les mécontents qui en résulteront,  risquent encore  de  grossir les rangs de Tshisekedi et de son  Rassemblement, dans leur dernière croisade visant   à en venir à bout  de la dictature, d’ici le 19 décembre 2016.

Choc frontal

Hier, en fin de la soirée, alors qu’on en était à la mise de  la dernière main sur cette édition, un communiqué du Rassemblement, signé par Tshisekedi, lui-même, et lu par Franck Diongo, confirme le début du  durcissement de ton entre la Majorité et l’Opposition radicale, celle qui est  restée en marge du dialogue. Kodjo y est cité, à tort ou à raison,  comme l’artisan principal de la nouvelle crise politique.  D’où, l’appel de Tshisekedi  au boycott de toutes les résolutions du  dialogue. Il y promet, d’ailleurs,  une série d’actions pacifiques dont la teneur n’a pas encore  été dévoilée.

LPM