Grève à l’Hôpital du Cinquantenaire : le gouvernement s’implique

Jeudi 14 juillet 2016 - 16:25

Les expatriés qui dirigent certaines formations hospitalières à Kinshasa foulent aux pieds les lois de la République démocratique du Congo.

 

Suite à l‘effervescence enregistrée à l’Hôpital du Cinquantenaire à cause des licenciements abusifs des travailleurs, le ministre de la Fonction publique, qui assure l’intérim de son collègue de la Santé qui est en congé, a entamé des négociations avec le personnel congolais de cet hôpital depuis le mardi 12 juillet 2016.

 

Pour rappel, les travailleurs congolais sont en grève depuis le lundi 11juillet. Ils dénoncent des licenciements illégaux, un manque de contrats de travail clairs, de mauvaises conditions de travail et réclament le paiement d’un mois d’arriéré de salaire. Il nous revient que reçue par le ministre, une délégation de grévistes lui a remis un mémorandum reprenant leurs principales revendications. Selon le conseiller principal du ministre de la Santé, Dr Feux Momat, l’autorité a accordé une attention particulière aux revendications du personnel. Il a déclaré à ce sujet : « Comme c’est un conflit qui oppose les employés et à l’employeur, le ministre va poursuivre les consultations avec la partie qui gère l’hôpital. Et par après, les deux parties seront réunies dans l’objectif d’envisager une solution ». A l’en croire, le service devra se poursuivre normalement, vu que le processus de négociation a été déclenché.

 

LE CODE DU TRAVAIL IGNORÉ

Pour sa part, la délégation des agents de cet hôpital dit attendre d’abord l’aboutissement de ces concertations. Elle a fait savoir que pour l’instant, c’est le service minimum qui est organisé.

L’un des grévistes a relevé que cette grève est enclenchée aussi pour dénoncer les conditions de travail au sein de cet établissement hospitalier. Selon lui, les responsables de l’Hôpital du Cinquantenaire ne respectent pas le code du travail en vigueur en République démocratique du Congo.

Les grévistes reprochent notamment à l’administration de cet hôpital de les faire travailler comme de sous-traitants. L’un des manifestants a ainsi fustigé cette situation : « Nous sommes soumis tous à une sous-traitance, du médecin à l’agent inferieur Ce qui n’existe dans aucun hôpital. Et puis le soi-disant sous -traitant n‘est même pas connu. On vient de licencier une centaine d’agents et le processus de licenciement est déjà en cours ». Certains agents révèlent que les gardes de l’hôpital sont impayés et le personnel soignant n’a pas droit à une pause. L’un d’eux a déclaré : «Et quand vous réclame, on vous dit que vos lois ne doivent pas être appliquées dans cet hôpital».

 

Les grévistes recommandent au ministère du Travail et à l’Inspection du travail de s’impliquer pour régulariser la situation du personnel congolais de cet hôpital qui, selon eux, ne bénéficie pas de mêmes avantages que le personnel indien œuvrant dans cette formation hospitalière. Mais jusqu’à présent, aucune réaction des responsables de cet hôpital n’a encore été enregistrée par rapport à ces accusations.

Par Donatien NGANDU MUPOMPA