Inaugurant son siège national : L’UDA Originelle exhorte J. Kabila à s’abstenir de chercher un 3ème mandat

Lundi 24 août 2015 - 11:05

L’Union démocratique africaine (U.D.A.) Originelle a exprimé, le samedi 22 août dernier, son attachement au respect de la Constitution, du nombre et de la durée des mandats présidentiels ainsi que du principe de l’alternance démocratique pacifique au sommet de l’Etat.

L’UDA Originelle a fait cette déclaration par le truchement de son secrétaire général, Michel Bofwa, dans la commune de Kasa-Vubu. C’était au cours de la cérémonie d’inauguration de son siège national, sis croisement avenues KasaVubu et Lisala.

Elle a invité les forces vives de la nation à intensifier la pression et à multiplier les actions afin de faire respecter le calendrier électoral, dans la perspective des élections présidentielle et législatives prévues normalement en novembre 2016, estimant que la tenue de ces échéances électorales ne doit souffrir d’aucune faille.

La Constitution protège les anciens présidents

L’UDA Originelle se dit convaincue, comme d’autres éminentes personnalités, qu’il y a une vie après la présidence de la République. C’est pourquoi elle exhorté l’actuel chef de l’Etat, qui arrive au terme de son 2ème et dernier mandat constitutionnel en novembre 2016, à se préparer à passer la main à une autre personne, que le peuple aura démocratiquement élue.

De son avis, le peuple congolais sera heureux de voir un ancien chef de l’Etat vivre parmi eux, apportant son expertise à ses successeurs pour l’avancement du pays et, c’est aussi à cette condition que, dans le contexte actuel, l’actuel président de la République en sortira grandi et marquera l’histoire du pays en lettres de noblesse. A ce sujet, l’UDA Originelle a fait remarquer que l’actuel président de la République n’a aucune raison de s’inquiéter pour son avenir politique personnel.

Car, la Constitution a déjà réglé cette question de manière définitive en lui conférant indiscutablement le statut de sénateur à vie, bénéficiant d’immunités parlementaires, d’émoluments et autres avantages dus aux sénateurs. » Le sort d’un citoyen, fut-il chef de l’Etat ne peut pas prendre en otage tout un peuple « , a-t-elle expliqué.

Recours à l’article 64 de la Constitution

L’UDA s’est engagée aussi à suivre de très près l’évolution de la situation politique du pays, dominée par des manœuvres dilatoires de la majorité au pouvoir, qu’elle accuse de chercher à conserver le pouvoir et à le confisquer pour l’exercer au-delà du délai imparti par la Constitution. »

Tantôt, le pouvoir procède au démembrement expéditif et mal préparé des provinces ; tantôt, il fait le forcing sur le Sénat jusqu’à le pousser à voter une loi en seconde session extraordinaire, ce qui est une première dans l’histoire parlementaire du pays « , a poursuivi Michel Bofwa.

Ce dernier a appelé l’opposition et le peuple congolais à s’approprier l’esprit et la lettre de l’article 64 de la Constitution en vue de faire échec au plan de monarchisation du pays.

Avant cette conclusion, le secrétaire général Michel Bofwa a rappelé que l’UDA Originelle a été fondée en avril 1962 à Luluabourg, actuelle ville de Kananga, par feu André Guillaume Lubaya qui jouissait d’une popularité écrasante.Ce parti a gagné plusieurs sièges aux élections générales de 1965.

Cette victoire a été surtout obtenue dans l’ancienne province du Kasaï où elle a fait élire le gouverneur de cette province, en la personne du regretté Constantin Bertin Tshilumba.

Une histoire commune

André Guillaume Lubaya a conclu, le 22 août 1964, un protocole d’accord avec le Parti solidaire africain (PSA) d’Antoine Gizenga pour réunir tous ceux qui se réclamaient du héros national Patrice Emery Lumumba. Ce protocole a conduit à la création du Parti lumumbiste unifié (PALU).

André Guillaume Lubaya avait donné une » dimension africaine » à son parti parce qu’il a été panafricaniste et partisan d’une Afrique unie.

Il entretenait des relations personnelles avec plusieurs dirigeants africains. Feu professeur Bibombe Mwamba a écrit, de son vivant, sur la biographie du leader de l’UDA. Selon le secrétaire général, au lendemain du coup d’Etat de novembre 1965, André Guillaume Lubaya, alors député national, a été le seul élu à voter contre l’investiture du gouvernement dictatorial. Il a exigé le retour à l’ordre constitutionnel et le respect des élections générales de 1965.

Idéologie : sociale démocratie

Dès 1966, il a été mis en liberté surveillée et interdit de sortir de la capitale, sur ordre du ministre de l’Intérieur. Ancien gouverneur de la province du Kasaï, puis ministre de la Santé publique, puis de l’Economie et des classes moyennes, André Guillaume Lubaya a été accusé de complot par le régime de Kinshasa. Il a été, la nuit du 1er au 2 mai 1968, enlevé par des éléments de la sureté nationale et de la Division des troupes aéroportées de choc (DITRAC), devenue plus tard DSP.

Présenté à feu président Mobutu, le fondateur de l’UDA Originelle a été torturé et sommairement exécuté la même nuit, avec ses 4 collègues du parti. Lesdépouille mortelles n’ont jamais été rendues à leurs familles respectives. Une répression s’en est suivie contre l’UDA qui a été dissoute.

Le rapport de la Commission des assassinats et violations des droits de l’Homme de la Conférence nationale souveraine (CNS) retrace les circonstances de la tragédie.

Sanctionner les coupables

» Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, l’UDA Originelle continue à s’associer aux familles de ses camarades défunts pour exiger justice auprès de l’Etat congolais dont la responsabilité dans ce crime est d’Etat n’est pas à démontrer « , a enchaîné Michel Bofwa. Il a encouragé les cadres et militants de son parti à tout mettre en œuvre pour perpétuer les idéaux et valeurs démocratiques prônées par son père fondateur.

Membre de la plateforme » Dynamique de l’opposition pour l’unité d’action, l’UDA Originelle prône la réforme de la gouvernance et s’inscrit dans une vision dynamique de l’homme, de l’évolution du monde, des progrès de la science et de la technologie pour mieux répondre aux besoins de la société et faire face aux défis du développement national et aux enjeux de la modernisation. Elle rêve d’un grand Congo, uni, fort et prospère. Son idéologie est la sociale démocratie.

Pour sa part, le professeur André Bijimine, président national de l’UDA Originelle a souhaité la bienvenue aux invités dont le député national Martin Fayulu et autres. Nouveau président de la Dynamique, Emery Okundji, a expliqué les raisons de la nécessité de réviser le fichier électoral

Par Mar Marcel Tshishiku