Juriste de formation, ancien porte-parole de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) et secrétaire général des Comités des pouvoirs populaires (CPP), Raphaël Ghenda a également assumé les fonctions de Ministre de l’Information. Ce compagnon de feu Président Laurent Désiré Kabila a aussi donné de la voix à l’occasion du 18ème anniversaire de la Révolution du 17 mai 1997.
17 mai 1997-17 mai 2015. Cela fait exactement dix-huit ans depuis que l’AFDL avait pris le pouvoir à Kinshasa avec à sa tête, Mzee Laurent-Désiré Kabila en renversant le régime du Maréchal Mobutu après trente deux ans de règne.
A l’occasion de la commémoration de cet anniversaire, Raphaël Ghenda estime que la révolution du 17 mai a laissé des traces dans la mémoire collective des Congolais qui continuent à manifester leur attachement aux idéaux fondamentaux sur lesquels se sont appuyés Laurent-Désiré Kabila et Patrice Emery Lumumba. Ces deux héros nationaux qui ont donné la dignité au peuple face aux puissances étrangères qui avaient toujours maintenu le pays sous leur domination.
" C’est un fait indéniable de constater qu’aujourd’hui, les Congolais sont conscients de leur appartenance au monde des hommes libres ", pense-t-il. Et d’ajouter, " en s’inspirant de nos héros nationaux, les Congolais pourront pérenniser à jamais leurs idéaux pour sauvegarder notre indépendance, notre souveraineté et notre liberté ".
Il se dit fier d’avoir été proche collaborateur de Mzee de qui il retient les qualités d’homme d’Etat digne de ce nom, une personnalité exceptionnelle qui était attachée fortement à ses idéaux pour mener la lutte. Pour Raphaël Ghenda, Laurent Désiré Kabila, c’est aussi un homme pragmatique qui, dans ses actions politiques, était en accord avec les principes fondamentaux qui le motivaient. " Dans mes activités, j’ai toujours travaillé en m’inspirant de lui, en me référant aux mêmes valeurs que lui et en posant des actes par rapport à son exemple ", déclare-t-il. Ce révolutionnaire se souvient toujours des moments historiques importants passés aux côtés de feu Président qui a mis fin au régime dictatorial de Mobutu. Ce qui a permis de libérer le peuple congolais.
Il rappelle que l’objectif poursuivi par Laurent Désiré Kabila était celui de restituer le pouvoir à son propriétaire, c’est-à-dire le peuple pour que ce dernier puisse s’organiser et évoluer dans la dignité. « Et quand on fait une révolution, ce n’est pas pour reconduire l’ancien système mais pour innover et apporter une autre conception de l’exercice du pouvoir. »
Pour ce kabiliste de première heure, le peuple doit se prendre en charge sur tous les plans selon la vision politique de Laurent-Désiré Kabila. « Cela n’était pas un slogan, car l’histoire retiendra qu’à l’époque, des structures ont été mises en place pour permettre à la population de s’organiser et d’exercer véritablement le pouvoir là où elle se trouve ».
Parlant du Comité des pouvoirs populaires (CPP) qu’il a dirigés des mains de maître sous Laurent-Désiré Kabila, Raphaël Ghenda a indiqué qu’avec sa courte expérience, cette structure avait donné des résultats très positifs pour le peuple congolais. " C’est dans ce sens qu’il faudra orienter un jour la politique du pays ", a martelé ce compagnon de Laurent-Désiré Kabila qui estime aussi que c’est le système le mieux adapté. Ce point de vue a affirmé Ghenda, est partagé par tous les kabilistes révolutionnaires qui prônent la vision de M’zee.
Pour Raphaël Ghenda, cela s’explique par le simple fait que la population avait un niveau d’éveil patriotique très élevé pendant que l’AFDL était au pouvoir. Ce qui permettait au peuple d’appréhender son avenir autrement et de déterminer son comportement dans le sens des intérêts du pays. D’où, le système amené par l’AFDL et M’zee est incontournable. Le constat malheureux est qu’à ce jour, les révolutionnaires et la plupart des congolais regrettent encore la disparit ion des CPP. L’ancien secrétaire général des CPP a rassuré que très prochainement et une fois au pouvoir, ce courant aura encore beaucoup plus d’ampleur et ses membres pourront influencer fortement l’évolution politique de la RD Congo. S’agissant du retour des CPP tant réclamé, il demande aux Congolais de voter lors des prochaines élections, pour les candidats révolutionnaires qui se présenteront à tous les niveaux.
La main sur le cœur, Raphaël Ghenda n’a pas manqué de parler de l’actuel Chef de l’Etat, Joseph Kabila qui, depuis 2001, dans sa vision politique, reste encore dans la lignée de Laurent-Désiré Kabila en termes de fondements. Cela malgré quelques difficultés et dans un environnement hostile avec une classe politique, avec des animateurs ayant une culture particulièrement extravertie. Il accuse les décideurs de faire tout par rapport d’abord aux intérêts des autres, notamment des Occidentaux et non aux intérêts de la population. Ce qui est tout à fait contraire à la vision de Mzee et de ses révolutionnaires qui prônaient toujours de travailler pour le peuple. En témoigne le slogan : " Pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple ".
Qu’à cela ne tienne, les compagnons de M’zee font encore confiance au Président de la République qui ne s’est pas écarté des grands axes de la vision politique de Laurent Désiré Kabila.
" C’est seulement les interférences politiques extérieures endogènes ou exogènes qui font que le processus tel que nous l’avions conçu est beaucoup plus lent parce qu’il y a des pesanteurs que nous n’avions pas à notre époque, mais qui existent aujourd’hui et font que pour évoluer vers le sens révolutionnaire c’est beaucoup plus lent ". Telle est la position de tous les révolutionnaires kabilistes.
Actualité oblige, Raphaël Ghenda a salué la démarche du chef de l’Etat, Joseph Kabila, de convoquer le dialogue pour discuter des enjeux à venir. José BABIA