2.360 violations enregistrées par le BCNUDH en 2014

Jeudi 5 février 2015 - 12:37

Droits de l’Homme

Dans le cadre de son mandat tel que défini par le Conseil de sécurité des Nations Unies, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) assure une surveillance étroite de la situation des droits de l’homme à travers le territoire congolais et procède à des analyses des tendances relatives à cette situation dans ce pays.

Tout au long de l’année 2014, le BCNUDH a enregistré 2.360 violations des droits de l’homme sur le territoire de la RDC, ce qui représente une baisse par rapport à l’année 2013 avec 2.600 cas répertoriés.

Très souvent, des informations sur ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités congolaises afin qu’elles prennent les actions nécessaires en vue de traduire en justice les auteurs des violations des droits de l’homme documentées par le BCNUDH.

Entre janvier et décembre 2014, le BCNUDH a coordonné et mis en œuvre 34 missions conjointes de protection (JPT) dans les provinces Orientale, du Katanga, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi que neuf missions d’enquête conjointe (JIT) aux côtés des autorités de la justice militaire à travers le pays et 106 missions d’enquête des droits de l’homme spécialement dans les provinces affectées par le conflit.

Nord Kivu au top

Les provinces les plus touchées restent les provinces de l’est de la RDC (plus de 1.730 violations), à savoir la province du Nord-Kivu (975 violations), la province Orientale (525 violations) et la province du Sud-Kivu (230 violations), note le BCNUDH.

L’ensemble des agents étatiques aurait été selon BCNUDH, responsable de 1.354 violations, ce qui correspond à plus de 57% du nombre total des violations des droits de l’homme enregistrées par le BCNUDH en 2014.

Parmi les agents étatiques, les militaires des FARDC et les agents de la PNC seraient les principaux responsables des violations des droits de l’homme commises en 2014, précise l’agence Onusienne.

Les militaires des FARDC auraient été responsables de 699 violations et les agents de la PNC auraient été responsables de 546 violations.

Les combattants des groupes armés, tous confondus, auraient été responsables de 1.004 violations en 2014.
Parmi les groupes armés, les combattants Maï Maï tous groupes confondus auraient été les principaux auteurs des violations des droits de l’homme (285 violations), suivis par les combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda(FDLR) (157 violations).

En 2014, le BCNUDH a documenté 364 victimes adultes de violences sexuelles dans les provinces affectées par le conflit, à savoir la province Orientale (184 femmes), la province du Nord-Kivu (122 femmes et trois hommes), la province du Sud-Kivu (29 femmes) et la province du Katanga (26 femmes).

Les journalistes, les mal aimés du pouvoir

En 2014, 67 violations des droits de l’homme à l’encontre de 50 défenseurs des droits de l’homme, de 48 journalistes et de 44 opposants politiques auraient été enregistrées par le BCNUDH sur toute l’étendue du territoire de la RDC, ce qui représente une tendance préoccupante en vue des prochaines élections.

En 2014, des avancées ont été notées en matière de lutte contre l’impunité, notamment par la condamnation de deux anciens commandants des FARDC figurant sur une liste de cinq officiers supérieurs de l’armée, accusés de crimes graves, notamment de viols et d’autres violences sexuelles, qui avait été remise au Président Joseph Kabila par une délégation du Conseil de sécurité en 2009 dans le cadre des efforts des Nations Unies pour encourager la prise de mesures par les autorités congolaises eut égard à leur politique de « tolérance zéro « .

En 2014, le BCNUDH a organisé ou pris part, sur le territoire de la RDC, à au moins 205 activités de formation ou de sensibilisation, certaines organisées par ou avec des partenaires, en vue de renforcer les capacités des acteurs étatiques et non-étatiques sur les droits de l’homme et de les informer de son mandat.

Par Godé Kalonji Mukendi