Affaire Audit à l'Onatra : deux administrateurs parlent de règlement de comptes  et mettent en cause la PCA Katumwa 

Lundi 17 juin 2019 - 10:37
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7sur7

Chaque jour qui passe démontre que l'ex vice-Premier ministre Daniel Mukoko Samba,  directeur général de l'ex Onatra (SCTP), est victime d'une cabale qui a conduit à sa suspension depuis mars 2019 et portant ainsi atteinte à son honneur.

Dans un article intitulé ''RDC : des fuites de deux rapports d'audit externe à l'ex Onatra blanchissent le DG suspendu Daniel Mukoko'' publié le 20 avril par 7SUR7.CD, les documents fuités, après une analyse minutieuse de notre Rédaction, démontraient déjà que Mukoko n'avait commis aucune faute de gestion, aucun détournement des millions de dollars USD n'avait été constaté comme allégué par des mauvaises langues. 
Pas un seul sou n'a été dépensé pour les besoins personnels du DG Mukoko ni transféré dans un compte bancaire lui appartenant.
Les rapports de deux audits menés de manière indépendante l'attestent.

D'autres faits viennent corroborer l'article de 7SUR7.CD.

En effet, les conclusions de l'audit de gestion mené par un des cabinets d'audit, Experts Comptables Réunis (ER), ont été rejetées le 6 juin 2019 par deux membres du Conseil d'administration, pourtant réputés hostiles à l'égard du directeur général suspendu Daniel Mukoko Samba.
Car d'après eux, ER s'est écarté de son rapport préliminaire pour les besoins de la cause : chercher à charger le DG Mukoko en lui faisant endosser les décisions du conseil d'administration.

ER,  dans son rapport soutient que le crédit de 29 millions $ contracté par la SCTP à Afriland, l'avait été sans l'aval du conseil d'administration. Ce qui est évidemment est un grossier mensonge. Car l'approbation du Conseil était l'une des conditions requises pour octroyer le prêt. La question a fait l'objet d'un débat au Conseil en avril 2018 et sanctionnée par une décision formelle dans un procès verbal.
Question : comment alors un cabinet d'audit qui se veut sérieux et crédible (ER) peut dire de telles énormités ? 
Il est clair que cette omission trahit là subordination de ce cabinet à certains membres du conseil d'administration, soumis à leur tour aussi à des intérêts privés et à la pègre politico-économique qui veut mettre à genoux l'ex Onatra.

Démonstrations à l'appui,  Mutamba Constant et Kuku Itambo parlent d'un rapport partial,  sans objectivité et dont le seul but est de régler de comptes au DG Mukoko. Et ER SA se prêtait à ce jeu malsain.

Ces deux membres du Conseil d'administration
ont donc désavoué aussi bien le fond que la forme de ce rapport d'audit qui ne s'est limité qu'à l'aspect financier et fait à la diligence de la présidente du conseil d'administration Vicky Katumwa.

Ces deux mandataires de la SCTP ont fait observer que l'audit de ER a commis 7 péchés que voici :

1. La procédure de recrutement du cabinet d'audit n'a pas respecté les règles de concurrence et de transparence telles que requises par la loi du 27 avril 2010 relative aux marchés publics ;

2. Les honoraires de l'auditeur n'ont jamais été révélés,
moins encore discutés en Conseil d'Administration, au point que les Administrateurs ne savent pas les termes des négociations ayant conduit à la conclusion du marché ;

3. Les incriminés n'ont pas été invités à la session extraordinaire convoquée pour l'examen et la validation du rapport d'audit. Ce
qui viole le principe du contradictoire; le contradictoire informel organisé par la PCA n'était pas le cadre indiqué par nos statuts et Règlement Intérieur des Administrateurs, des DG, et DGA suspendus.

4. Le rapport fait allusion à la convention de prêt de USD 29.551.146,11 auprès de AFRILAND FIRST BANK conclue aux conditions peu favorables à la SCTP SA. Mais il n'indique pas que ces conditions étaient connues par la Présidente du Conseil d'Administration qui avait autorisé en lieu et place des Administrateurs, les hypothèques y afférentes.
Sur quelle base le Conseil d'Administration avait alors autorisé la Direction Générale à signer cette convention de prêt, s'il n'était pas au courant de toutes les conditions contractuelles ?

5. Le rapport indique la non communication de la Convention au Conseil d' Administration. Fort de cette évidence, pourquoi le Conseil avait-il accordé son aval ? Sachant qu'en cette matière, là encore pour engager la responsabilité des compétence de la Direction Générale est totalement liée et non discrétionnaire, avec comme conséquence la responsabilité
collective de gestion et
d'audit. Nul peut se prévaloir de sa propre turpitude.

6. Le rapport indique que les tarifs préférentiels n'étaient pas autorisés par le Conseil d'Administration, mais il omet de préciser non individuelle comme le révèle le Rapport que la PCA autorisait en lieu et place des Administrateurs qui devaient à chaque fois les entériner a posteriori ;

7. Le rapport d'audit n'indique pas que la Direction Générale voulait assainir le Département financier, mais elle était souvent butée au véto du Conseil d'Administration.

8. Le rapport d'audit n'a fait qu'inculper la Direction Générale et dédouaner complètement le Conseil d'Administration dont certains actes ont sans doute enfoncé la SCTP dans le marasme.

'' Fort de toutes ces observations, il apparaît clairement que le rapport d'audit ne s'est focalisé que sur la Direction Générale, en omettant toutes les fautes du Conseil d'Administration. Ce qui remet en cause son caractère objectif et impartial.'', ont-ils soutenu.

Pour eux,  l'audit ne devrait pas servir à régler des comptes à qui que ce soit. 

''En sollicitant l'audit de gestion de la SCTP SA, loin de nous était I'idée de régler des comptes à certains pour en blanchir d'autres. L'objectif consistait à opérer un véritable diagnostic des maux de gestion qui rongent l'entreprise afin d'en proposer une redressement. Malheureusement, cet objectif n'a pas été atteint par thérapie appropriée de ce travail d'audit.'', soulignent-t-ils.

En conclusion,  ils demandent le rejet de cet audit à charge dont le but était de régler des comptes au professeur Mukoko Samba.

''Ainsi, il nous paraît évident de ne pas souscrire, encore moins valider ce rapport d'audit.'', ont-ils conclu dans leur lettre adressée à la PCA Vicky Katumwa.

Suspendu en mars 2019 pour des allégations de mauvaise gestion, jamais prouvées mais relayées bruyamment à la présidence de la République en instrumentalisant certains syndicats, le directeur général de la SCTP Daniel Mukoko Samba attend que son honneur soit lavé.

Dans un tweet du 14 mars,  Mukoko avait déclaré avoir accompli avec courage mes fonctions de DG à la SCTP dans des conditions difficiles et qu'il était disposé à répondre de sa gestion.
Il avait ajouté qu'il croyait en la justice de son pays.

Alphonse Muderhwa