Dans une lettre d'indignation datée du 06 août 2019 adressée au maire de la ville, la corporation des médecins de Butembo et environ, a accordé un ultimatum de 48 heures aux autorités urbaines pour libérer 4 de leurs collègues à savoir les docteurs Sangala Kisako Hyppolite, Lueno Paluku, Kasereka Gilbert et Mundama Witende.
Ces 4 médecins sont accusés d'avoir joué un rôle dans l'assassinat du docteur épidémiologiste Camerounais Richard Mouzoko au mois d'avril 2019 lors d'une attaque des cliniques universitaires du Graben par les miliciens Maï-Maï.
Ils seraient détenus soit au cachot de l'auditorat militaire, soit à l'Agence Nationale De Renseignements (ANR) ou encore se retrouveraient en résidence surveillée, à en croire l'esprit de cette correspondance.
Ainsi, tout en fustigeant cette arrestation, les blouses blanches de Butembo exigent la libération provisoire de leurs collègues, en attendant de connaître l'issue de leurs dossiers. Dans le cas contraire, ils menacent de déclencher une grève sèche.
"La corporation sera obligée de décréter une grève sèche et de se retirer des activités de la riposte contre la maladie à virus ebola mais aussi de toutes les structures de la ville de Butembo et ses environs, et nous déclinons toute responsabilité dans les conséquences qui en découleront", lit-on dans le document de leur revendication.
Par ailleurs, ce syndicat des médecins rappelle que depuis l'arrestation de 4 de leurs, certains services à savoir la transfusion sanguine dans les hôpitaux, la prévention et le contrôle des infections dans l'antenne de la division provinciale au Nord-kivu, les différentes supervisions des activités médicales sont presque paralysées.
Il sied de noter que cette menace s'annonce alors que des voix ne cessent de se lever pour appeler à un front commun afin de mettre fin à cette épidémie qui a déjà coûté la vie à plus de 1800 personnes au Nord-kivu et en Ituri depuis le mois d'août 2018.
Isaac Kisatiro depuis Butembo