Haut-Katanga/Exploitation "illégale" des bois rouges par des chinois : Le diocèse de Kilwa-Kasenga dénonce "un désastre écologique"

Jeudi 29 août 2019 - 09:54
Image
7SUR7.CD

À travers un communiqué parvenu à 7SUR7.CD mercredi 28 août, le diocèse de Kilwa-Kasenga, dont  monseigneur Fulgence Muteba est évêque, dénonce l’exploitation illégale des bois rouges à Miondo, un des villages du Territoire de Kasenga situé dans la province du Haut-Katanga. 

Selon ce diocèse, l'exploitation des bois est un désastre écologique orchestré de toutes pièces par des industriels chinois et des proches du pouvoir qui participent à ce business honteux.

"Alors que le monde entier s’offusque des ravages du feu en Amazonie, près de nous, un désastre écologique est en cours au cœur de la forêt de Miondo, dans la province du Haut-Katanga. D’intenses activités anarchiques s’observent autour du Pterocarpus schysothix, appelé mukulu en Territoire de Kasenga et Pweto", lit-on dans ce communiqué. 

Ce spectacle déplorable, indique le diocèse de Kilwa-Kasenga, s’observe de Malambwe, sur la route Kasenga, jusqu’au-delà de Dikulushi en milieu Zela, en passant par Sapwe et Boa. 

"A la hauteur de Kabyasha, la partie orientale du parc de Kundelungu, une aire pourtant protégée, voit partir jour et nuit le fleuron de la flore impitoyablement décimé il y a quelque temps, emporté sur de gros camions chinois, tel un butin de guerre. Tout se passe comme dans une jungle sans maître, avec la bénédiction d’une autorisation du ministère de tutelle à Kinshasa", ajoute-t-il. 

Par ailleurs, cette représentation catholique accuse des chefs coutumiers du territoire de Kasenga de complicité avec des auteurs de l'exploitation des bois rouges. 

"Pour accéder à la forêt, certains exploitants se plaisent à corrompre des chefs coutumiers ou contournent carrément leurs autorités. Tout ce trafic ne prend nullement en compte la dégradation de la biodiversité dont on observe déjà des signes avant-coureurs. Point n’est besoin d’être un scientifique chevronné pour faire le constat du changement climatique en cours et que la forêt de Miondo peut tout au moins adoucir", souligne la même source. 

En outre, il laisse entendre que cette activité illégale serait soutenue par "la bénédiction d'une obscure autorisation du ministre de tutelle à Kinshasa".

Par conséquent, le diocèse de Kilwa-Kasenga appelle les décideurs politiques congolais à prendre leurs responsabilités en mains, pour mettre fin à ce désastre écologique.

"Avec courage et en toute transparence, les décideurs politiques et les élus du peuple doivent prendre leurs responsabilités, avant que le pire n'arrive", conclut-il.

À noter que l'exploitation des bois rouges est interdite en République Démocratique du Congo. Malgré cette décision prise par les autorités congolaises pour protéger les différentes forêts dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, l'on observe l'exploitation de ces bois dans la Haut-Katanga.

Moïse Katumbi est l'un des premiers à dénoncer cette activité, tout en pointant du doigt accusateur le ministre de l'environnement qui, d'après lui, aurait autorisé les sujets chinois à exploiter ces bois rouges en RDC.

P. M.