Un crime passionnel commis le 8 février dans un immeuble du centre ville de Kinshasa, secoue l'opinion publique.
Un médecin est accusé d'avoir poussé du haut du balcon d'un appartement, l'amant de son épouse, cadre dans une banque commerciale.
Le tribunal de grande instance de la Gombe (TGI) a ouvert ce lundi 10 février 2020 le procès en flagrance, opposant le prévenu Thomas Makwala, médecin prestant pour le compte de l'ASBL Eglise du Christ au Congo (ECC) contre le ministère public.
Il est poursuivi devant le TGI, pour le meurtre de M. Yenza Mutama, alias Diazengo, amant de sa femme Pamela Kabakele.
T. Makwala est accusé d'avoir administré des coups et blessures, ayant entraîné la mort de M. Yenza Mutama.
Face aux accusations, le prévenu clame son innocence : "le monsieur que j’ai trouvé avec ma femme a sauté de lui même du balcon, je ne l’ai pas bousculé'', s'est défendu T. Makwala.
Il a expliqué les circonstances de cette mort brutale en ces termes : ''Je voulais vérifier des informations, comme quoi mon épouse voyait quelqu’un dautre. Quand je suis arrivé dans son appartement, j’ai trouvé le monsieur dans la chambre de ma femme. Et il était caché derrière la porte. Il n'y avait pas de lumière. Nous avons commencé à nous rouer des coups dans la chambre. La bagarre s'est poursuivie jusqu’ au salon. Le monsieur (Yenza, NDLR) que j’ai trouvé avec ma femme, a sauté lui-même du balcon".
Devant les magistrats, Pamela Kabakele a, pour sa part, chargé son mari.
''C’est Thomas qui continuait à lui donner des coups pendant qu’il (Yenza, son amant, NDLR) cherchait à s’agripper au balcon de l’immeuble''.
D'après les témoignages, la victime était un grand ami à P. Kabakele. Le couple Makwala, après 10 ans de mariage, traversait des moments de turbulences. Depuis 4 mois, ils ne vivaient plus ensemble. Devant les juges, le mari cocufié, a déclaré ne pas connaître le "grand ami" de son épouse.
Le ministère public a posé la question à Mme Kabakele de savoir si son mari connaissait son "grand ami". Elle a répondu en disant qu':"Il n'était pas nécessaire qu'il connaisse tous mes amis".
Le procès a quelque peu été perturbé par des magistrats grévistes, qui ont fait irruption au palais de justice.
Ils ont reproché à leurs collègues de travailler, alors qu'un mouvement de grève a été déclenché par des syndicats de la magistrature.
Malgré cette perturbation, le procès a continué son cours. Le juge a décidé de décréter un huis clos, pour raison de moralité.
Le prévenu encourt une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
Dostin Eugène Luange