RDC : Kabila victime d'un complot politicien et blasphématoire (Tribune)  

Lundi 4 mai 2020 - 10:34
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Producteur de l’alternance en RDC après 58 ans d’indépendance, bâtisseur de la RDC jadis ruinée par les  guerres dévastatrices, le Président Honoraire Joseph Kabila devrait être honoré, protégé et célébré comme patrimoine historico-politique. Mais les distorsions mentales Congolaises imbibées d’amnésie politique emmènent, aujourd’hui, une certaine officine politicienne à continuer à poursuivre sa cabale haineuse pour sa diabolisation. 

Cette machination méphistophélique orchestrée par des mains politiciennes utilisant l’Evêque Mukuna est taxée de blasphème par le Prophète Onésime Ngindu. Les propos fort éloquents du puritain Prophète Onésime révèlent en réalité la dramatique dimension d’une perversion théologique de la fonction de serviteur de Dieu par son instrumentalisation politicienne. Un fait sociétal indécent et inquiétant. Il traine l’Eglise dans les irrationalités répugnantes. Quand un homme de Dieu de cette trempe se retourne méchamment contre son bienfaiteur, avec des imputations dommageables et calomnieuses, le poignardant dans le dos à des fins politiques, il y a pire que le machiavélisme. Pourtant d’autres illustres hommes de Dieu conduits par l’Abbé Nshole et l’Evêque Bokundowa viennent admirablement de démontrer leur sagesse en refusant d’être mêlés directement dans une organisation de gestion du fonds de solidarité nationale, porteuse d’une promiscuité tactique politique.

Mais, dans cette démarche diablement montée en utilisant un serviteur de Dieu dans une besogne politicienne,  c’est le glissement vers la perversion de la démocratie par l’avilissement de la liberté d‘expression et le péril du rapetissement de la vertu Républicaine qui sont inquiétants. La dispensation de l’alternance était censée être l’âge d’un début de la transformation profonde de nos mentalités et mœurs politiques. Qui va élever ce pays vers cette strate d’excellence de l’Etre individuel et collectif ? Les hommes de Dieu devraient être les artisans de cette transsubstantiation de l’Etre Congolais et des politiciens en particulier. Ce qui est extrêmement déconcertant c’est que dans les milieux des hommes de Dieu seul le Prophète Onésime Ngindu a eu la vaillance de condamner cette perversion de l’autorité d’un pasteur à des fins des luttes pour le pouvoir séculier. De même, dans les institutions étatiques personne n’est outragé par cette dérive diffamante contre un homme dont le leadership d’Etat est producteur de l’ordre politique actuel bénéfique  à tous les politiciens et à la nation. Il manque au champ politique l’intelligence politique et l’élévation en leadership d’Etat pour discerner ce qui est fondamental par rapport aux achoppés parallèles, pour se focaliser sur l’essentiel et développer le pays.
 
LA PERVERSION THEOLOGIQUE AUX FINS POLITICIENNES BALKANISATIONISTES : UNE SUPERCHERIE

Dans la philosophie et la pratique politique libérale, même si l’Eglise s’est séparée de l’Etat,  elle garde toujours une fonctionnalité de plaidoyer et de la promotion des valeurs de vérité, égalité, justice. Il s’agit donc d’une fonctionnalité dont la finalité théologique répond en quelques sortes à la réalisation de l’idéal de la Cité de Dieu (De Civitate Dei) de Saint Augustin d’Hippone. Une Cité, comme une Res Publica où ces valeurs chrétiennes guident toutes les activités humaines. Le rôle des Prêtres, Pasteurs, Imams, dans cette perspective théologico-sociétale, en relation avec le champ politique, est essentiellement normatif. La supercherie irréligieuse, c’est lorsqu’un serviteur de Dieu exploite cette fonction et l’autorité ecclésiastique pour servir des fins crument politiciennes. Dans cette fourberie  impénitente, il instrumentalise son onction aux yeux des Chrétiens et son charisme dans la société, pour servir une clique des politiciens dans une cabale éliminatrice de leurs adversaires. C’est immoral, car il s’agit d’une duperie de l’Eglise et du Peuple de Dieu. C’est donc une véritable problématique de la perversion de la société qui s’est transposée dans l’Eglise. Du point de vue théologique et même spirituel, il s’agit donc bel et bien d’un blasphème comme le discerne le Prophète Onésime Ngindu. Il y a ici une certaine analogie avec le scandale d’exploitation de l’autorité de Dieu par l’Eglise Catholique (Le monnayage des Indulgences) en échange des prébendes au 16eme siècle. Cela fut  à la base de la révolte théologique du Professeur Martin Luther (Les 95 Thèses, 1517) ayant inspiré la reforme protestante. 

La prestidigitation politique dans laquelle verse l’Evêque Mukuna est tellement gravissime et extrêmement dangereuse, qu’il semble être naïf dans sa démarche. Mais, en réalité, il est conscient de ce qu’il fait car il en a l’expérience. Du soutient d’Azarias Ruberwa du RCD comme candidat président en 2006, à ses relations porteuses des multiples bénéfices pécuniaires avec le couple Président Kabila, sa participation à la campagne présidentielle de Ramazani Shadari, à sa virevolte à 360 degrés derrière le nouveau Président F.Tshisekedi, l’évêque est un voltigeur des couloirs politiques – alors qu’il est censé se focaliser sur l’édification de son Eglise pendant cette période de la pandémie de coronavirus. Dans sa machination contre le Président Honoraire J.Kabila, il s’agit aussi d’un de ses numéros de prestidigitation avec le pouvoir. 

Par ailleurs, l’Evêque Mukuna reprend la démarche  de Peter Pham le balkanisationiste qui a été relocalisé de Grands Lacs vers le Sahel, entre autres facteurs, à cause de son affairisme et ses pressions maladroites sur le pouvoir afin de lancer des poursuites infondées contre J.Kabila.  La racine de cette poursuite est la neutralisation de J.Kabila, à cause de son nationalisme économique ayant produit le Code Minier que les capitalistes prédateurs rejettent. Il y a donc une conjonction d’intérêt entre les capitalistes prédateurs et les politiciens tenant à neutraliser leurs adversaires. L’Evêque apparait comme un sous-traitant dans une entreprise néocoloniale dont la visée est de maintenir la domination extérieure sur nos ressources minières grâce aux politiciens aliénés et vassalisés par certains capitalistes sauvages et leurs lobbyistes.  Et l’ultime visée est de provoquer une déflagration politico-régionale qui risque cette fois de diviser la RDC définitivement. Il y a des composantes tribales et politiques qui vont conclure que malgré toute la bonne volonté démontrée en partageant le pouvoir pendant plus de 14 ans mêmes avec ceux qui avaient pris les armes, tolérant les opposants ayant participé aux crimes politiques (massacre des étudiants de Lovanium, pendaison de la pentecôte) et crimes économiques du Zaïre (la dilapidation des fonds des victimes des rebellions, la zaïrianisation qui est le  plus grand crime économique du Zaïre dont les déficitaires et leur familles ont jouit) les politiciens haineux ne veulent pas de la paix. J.Kabila, calme et serein, qui a été injurié pendant 18 ans et a accepté de partager le pouvoir avec ceux qui le calomniaient, et a même accepté l’alternance. Mais certains politiciens venimeux et fourbes rejettent l’unité nationale. Ils sont insensibles à la préservation de la cohésion politique. Ils sont obsédés exclusivement par la préservation du pouvoir et les stratagèmes de l’élimination des adversaires politiques.  L’Etat de Droit apparait comme un cheval de Troie. 

UNE MACHINATION PORTEUSE D’UNE NARRATIVE ILLOGIQUE DECREDIBILISANT SES AUTEURS 

La démarche aurait bien pu être plus rationnelle si elle avait porté sur la promotion d’une valeur éthique dans la société de manière neutre, sans l’infamie de la manipulation  partisane. L’Eglise Catholique procède généralement de cette manière-là, sans s’acharner sur les individus. Et on comprend cette élévation théologique-intellectuelle des calotins pétris de philosophie et de l’épistème du fonctionnement des Etats modernes. Dans le cas de cette machination politicienne et néocoloniale dans laquelle un évêque de l’Eglise de Réveil est un sous-traitant, la cause fondamentale est absolument illogique : l’allégation de la destruction de la RDC par J.Kabila qui aurait laissé ce pays en épave (dixit Mukuna). 

Une cause fondamentalement irrationnelle sur trois toiles majeures. Primo, à moins d’être totalement ignorant de l’histoire objective de ce pays, de manifester une mauvaise foi exécrable, ou de porter une imperméabilité intellectuelle aux rudiments de gouvernement, on ne peut pas affirmer que J.Kabila a détruit un pays qu’il a trouvé en ruines abyssales. En 2001, alors que Mzee L.D. est assassiné sans avoir eu le temps de s’atteler à la reconstruction, en plus de la guerre généralisée dès 1998, J.Kabila reprend un Etat disloqué, une nation fragmentée. L’économie était quasiment morte et la société littéralement déboussolée. Il y a aucun rayon de logique qui puisse permettre de lancer une machination calomnieuse portant sur une affirmation absurde, factuellement et historiquement infondée. Deuxièmement, l’histoire objective et les politologues lucides retiennent qu’alors qu’il y a eu deux échecs dramatiques  de la démocratisation en RDC (1960-1965 et 1990-2001), avec l’intermède d’une monarchie absolue sous Mobutu (1965-1997), J.Kabila est le leader d’Etat et l’architecte politique ayant réalisé la matérialisation systémique de la démocratie (différente des incantations oppositionnelles pour la démocratie depuis 1979). Et il a emmené cette démocratisation régénérative (qui s’est déroulée concomitamment avec la reconstruction étatique, économique et sociétale) à son apothéose logique qui est l’alternance. Et plus déterminant, l’économie qui était dans une ruine sismique à moins de (-) 13 % et un PIB de $ 4 milliards dans les années 1990s a été relancée, avec stabilisation du cadre macro-économique, atteignant un PIB de $50 milliards en 2018. Et tertio, Il est absolument aberrant d’accuser J.Kabila d’avoir «laissé le Congo en épave» alors qu’il a transféré à son successeur un Etat stable et organisé institutionnellement, une économique productive avec un taux de croissance de 5,8% (tombé à 4,6 % en 2019) et des réserves en devises à la Banque Centrale de plus de $1,3 milliards (dégarnies jusqu'à $600 millions en Mars 2020 pour financer aussi le programme de 100 jours!). Lui, J.Kabila, n’avait trouvé que 50 millions des réserves en devises en 2001. Un Etat en épave ne peut pas financer ses propres élections pour plus de $500 millions et avoir encore des fonds disponibles pour permettre au nouveau président de lancer son programme de 100 jours avec des ressources propres  de l’ordre de plus de $ 360 millions – sans aucun financement extérieur.

L’Evêque Mukuna lance une épée incandescente dans une eau cristalline. L’illogisme, la vacuité, et l’immoralité de sa démarche politicienne utilisant la toge d’évêque pour nuire à une personne ayant fait preuve de générosité à son endroit, est une ignominieuse trahison. Une Espièglerie qui jette de l’opprobre sur l’Eglise de Réveil. Ses collègues devraient se mobiliser pour lui prodiguer des conseils d’arrêter d’être instrumentalisé par les politiciens. 

La politique Congolaise est dynamique. Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui ne seront pas nécessairement au sommet de  l’Etat demain. Et maintenant que les transactions faramineuses dont il a bénéficié de la part du régime de J.Kabila sont brandies à la télévision (comme dans le débat avec J.M. Kassamba sur Congo Web le 29 Avril 2020), cet homme de Dieu (pourtant respectable quand il reste sur son rayon pastoral dans l’Eglise) est en train de perdre sa crédibilité.  Comme le Prophète Onésime Ngindu le souligne avec saillance, en citant 1.Tim 3 : 2, un Evêque doit être irréprochable. 

CONCLUSION

LES ELITES POLITIQUES ET ECCLESIASTIQUES DEVRAIENT COOPERER POUR L’UNITE ET LE PROGRES DE LA NATION

Les sociétés intelligentes sont celles dont les élites politiques et ecclésiastiques sont porteuses de suffisamment de lucidité pour opérer, chaque groupe dans son rayon, dans la normativité de la raison et de l’éthique, pour le progrès collectif. En RDC, ce principe est même d’une importance amplifiée par la fragilité de l’Etat encore en construction. 

Il s’y ajoute l’existence des groupes armés résiduels, les élans séparatistes au Katanga avec la milice Bakata Katanga et au Kongo Central avec le groupe mystico-religieux Bundu dia Kongo. Une économie en contraction depuis 2019, empirée par les effets de Coronavirus. Autant des fragilités et vulnérabilités exigeant que les élites surtout politiques et ecclésiastiques opèrent dans le sens de la consolidation de la paix, de la cohésion politique, et de la préservation de l’unité nationale. 

Dans cette optique, il est extrêmement dangereux qu’un évêque de l’Eglise de Réveil soit instrumentalisé dans une machination politicienne, avec la perception générale d’une coterie tribaliste, pour chercher délibérément à nuire, à infliger le mal à un ancien président de la République, producteur de l’événement historique de l’alternance. Force est de souligner que cette machination est déjà captée comme une démarche politicienne tribaliste et régionaliste. 

Les sympathisants politiques, ainsi que les membres de la tribu de la victime et de sa région se mobilisent et s’apprêtent pour la protéger contre cette sordide machination irrationnelle et injuste. C’est-à-dire que l’Evêque Mukuna est en train de provoquer des fissures dans une nation fragile. Il est en train de créer une  implosion dont il n’a aucune idée des conséquences dévastatrices et des fins balkanisationistes. Sous ce même angle, il est dangereux pour certaines élites au pouvoir de demeurer dans une obsession éliminatrice de leurs adversaires politiques, dans un contexte de fragilité étatique où tout peut s’ébranler. Bien au contraire, dans la double fragilité de l’Etat et les périls inhérents au Coronavirus, il est plus politiquement intelligent d’éviter d’ouvrir plusieurs fronts au même moment. 

Il est impératif de chercher la cohésion nationale pour faire face à cette pandémie et surtout se préparer pour contrer ses effets post-phénoménaux. Le pouvoir crée l’illusion de l’omnipotence, tout en rendant aveugle à plusieurs dimensions furtives du champ politique : l’aveuglement sur l’angle mort. Dans cette illusion du pouvoir, pour ceux qui n’en maitrisent pas encore les propriétés psychotropes,  les effets boomerang des machinations politiciennes sont souvent dévastateurs contre leurs commanditaires. 

Kabasu Babu H.K (Libre-penseur et écrivain, Politologue chercheur en Gouvernologie)