L. Zerrougui : "Quand j'étais venue en 2018, à chaque fois que quelqu'un voulait sortir je me disais combien de cadavres on va ramasser. Aujourd'hui, les gens manifestent"

Mercredi 2 septembre 2020 - 15:26
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La représentante spéciale du secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies (ONU) a, lors d'une conférence de presse tenue ce mercredi 2 septembre 2020 à Kinshasa, salué quelques avancées démocratiques intervenues à la suite des élections générales du 30 décembre 2018.

Leila Zerrougui évoque à titre indicatif, les manifestations de l'opposition qui se déroulent actuellement sans des pertes en vies humaines. Chose qui n'était pas le cas en 2018, d'après la cheffe de la MONUSCO, en République Démocratique du Congo.

"Quand je vois à présent les manifestations de l'opposition, on ne tire pas sur les gens, on ne tue pas les gens, c'est pas rien ça. En 2018 quand j'étais venue, à chaque fois que quelqu'un voulait sortir je me disais combien de cadavres on va ramasser. Aujourd'hui, les gens manifestent. C'est ça construire la paix", a déclaré Leila Zerrougui.

Pour rappel, après plusieurs mois passés à l'extérieur du pays suite à la pandémie du coronavirus, Martin Fayulu et Adolphe Muzito, respectivement présidents de l'Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) et de Nouvel Élan, ont regagné Kinshasa le 22 août dernier.

De l'aéroport international de N'djili jusqu'à la place Sainte Thérèse où ces deux membres du présidium de LAMUKA ont animé un meeting populaire, aucun incident n'a été signalé par les éléments de la police nationale congolaise et encore moins par les organisateurs dudit meeting.

Martin Fayulu et Adolphe, qui étaient accueillis par des milliers de militants et partisans de la coalition de l'opposition LAMUKA, ont été encadrés tout au long de leur procession qui a duré près de 4h, par les éléments de force de l'ordre.

Cependant, le 22 juillet dernier Human Rights Watch (HRW) avait affirmé que l’administration du président Félix Tshisekedi a sérieusement restreint les droits humains en 2020. D'après cette ONGI, les autorités congolaises ont réprimé des détracteurs pacifiques, des journalistes et des membres de partis politiques, tout en utilisant les mesures de l’état d’urgence mises en place en raison de la pandémie de Covid-19 comme prétexte pour limiter les manifestations politiques.

Toujours selon HRW, des dizaines de personnes ayant critiqué les politiques du gouvernement, y compris sur les réseaux sociaux, ont fait l’objet d’intimidations et de menaces, de passages à tabac, d’arrestations et, dans certains cas, de poursuites judiciaires.

Jephté Kitsita

 

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