Ituri : Des chefs coutumiers et notables redoutent l'échec du désarmement des miliciens FRPI à Irumu

Mardi 24 novembre 2020 - 15:55
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Photo 7SUR7.CD

Des chefs coutumiers et des leaders communautaires de la chefferie des Walendu-Bindi en territoire d'Irumu dans la province de l'Ituri, redoutent un échec du processus de désarmement des éléments de la milice FRPI (Force de Résistance Patriotique de l'Ituri).

Ils justifient leur prise de position par "une suspension" des activités de désarmement et de démobilisation des éléments de ladite milice, quelques jours après leur lancement en date du 31 octobre dernier.

"La suspension de tous les projets de réinsertion et de réintégration des combattants de la FRPI par les partenaires de la communauté internationale, augmente encore plus les inquiétudes des communautés locales qui se retrouvent ainsi abandonnées par tous après 3 ans d'efforts consentis pour faire aboutir ce processus de paix", ont-ils déclaré lors d'une conférence de presse tenue ce mardi 24 novembre 2020.

De nombreuses conséquences négatives sur la situation sécuritaire sont déjà enregistrées dans cette partie du territoire d'Irumu, suite à l'arrêt que connait ce processus.

Ces chefs coutumiers et notables évoquent notamment la recrudescence des exactions, les violations des droits de l'homme, les meurtres, les assassinats, les pillages, les destructions méchantes des récoltes de la population, etc.

"La situation vécue présentement dans les communautés ressemble à celle d'avant le lancement du processus de FRPI (juillet 2017). Les communautés du sud d'Irumu se retrouvent abandonnées par le gouvernement entre les mains de la FRPI. Elles sont les principales victimes des faiblesses du processus FRPI. Le fait de rester 3 semaines sans avoir des informations claires sur la poursuite du processus a aggravé la situation de l'insécurité, entraînant même le lundi 16 novembre 2020, l'assassinat du président des jeunes par trois éléments de la FRPI en divagation et le lynchage de ces derniers par la population en colère", ont-ils déploré.

Au regard de ce tableau sombre, ces leaders communautaires demandent au gouvernement congolais de disponibiliser des moyens financiers nécessaires, afin de mener à bon port ce processus de paix, entamé en 2017. 

Il sied de noter que depuis le lancement de la phase du désarmement des éléments dudit groupe armé le 31 octobre 2020, seuls 31 miliciens se sont déjà présentés au site de désarmement de Karatsi, se trouvant dans la chefferie des Walendu-Bindi.

Séraphin Banangana depuis Bunia