L'Algérienne Leilla Zerrougui a été remplacée après avoir passé 3 ans à la tête de la mission des Nations-Unies en République démocratique du Congo.
Nommée Représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU en RDC le 27 décembre 2017, à un moment où les violences armées s'accentuaient de plus en plus dans l'Est du Congo, celle qui avait succédé au Nigérien Mamane Sidikou avait suscité espoir et optimisme chez la plupart des citoyens congolais.
Trois ans après l'arrivée de la diplomate algérienne à la tête de la MONUSCO, les forces vives du Nord-Kivu s'interrogent sur les résultats et pensent même que la situation sécuritaire a empiré au cours de son mandat.
« Qu'est-ce que les Congolais retiendront de cette Algérienne ? N'a-t-elle pas plutôt abandonné le pays dans des décombres au stade pire qu'elle ne l'a rencontré ? Au cours de son mandat, la recrudescence des massacres a été celle jamais connue : plus ou moins 1.200 victimes pour seulement sa dernière année 2020. Les effectifs des ADF donnent l'impression d'être renforcés à travers les frontières poreuses au regard de leur nouvelle capacité de nuisance », s'étonne Edgar Mateso, vice-président de la société civile au Nord-Kivu, dans une interview accordée à 7SUR7.CD ce samedi.
Ce dernier estime que Zerrougui n'a pas facilité les Casques bleus tanzaniens de la force d'intervention de lancer des assauts significatifs contre les ADF parmi lesquels "on suspecte la présence des réfugiés rwandais expulsés de la Tanzanie après un séjour de plus de 20 ans comme réfugiés et dont le M23 ne cessait de réclamer de vive voix l'installation en RDC comme réfugiés congolais".
Les forces vives critiquent également l'ancienne patronne de la MONUSCO pour n'avoir pas fait grand-chose en faveur de la RDC en vue de la création d'un tribunal spécial pour réprimer tous les crimes commis au pays.
À travers le même tableau sécuritaire sombre, la société civile regrette la résurgence de l'activisme du Nduma Defence of Congo Rénové de Guidon au cours du même mandat.
Il sied de rappeler que Leilla Zerrougui vient d'être remplacée par la Nigériane Bintou Keita qui revient de la région du Darfour au Soudan où elle était chef adjoint de la MINUAD, une mission hybride ONU-Union africaine.
Isaac Kisatiro, à Butembo