RDC : Les entreprises publiques risquent la faillite à cause de leurs indicateurs de gestion dégradés, alerte le ministre du portefeuille

Samedi 6 mars 2021 - 11:40
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Le ministre du portefeuille, Clément Kuete Nyimi Bemuna, a procédé, ce vendredi 5 mars 2021 à Kinshasa, au lancement du numéro 3 de la revue "Le Portefeuille".

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Dans sont mot, le numéro un du portefeuille de l'État a affirmé qu'au cours des exercices 2016 et 2017, jusque précisément au 3 décembre 2018, les entreprises publiques congolaises ont présenté des performances plutôt modestes.

"Nos entreprises publiques arborent notamment un chiffre d'affaires ne dépassant pas 1,5 milliards USD,
consommé à 34% par les charges du personnel, une valeur ajoutée de 700 millions USD en moyenne par an, représentant à peine 1,5% de PIB et consacrée à 84% à couvrir les mêmes charges du personnel...
", a-t-il déclaré

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La particularité de cette édition, a indiqué le ministre Clément Kuete, est que c'est pour la première fois  que la  revue "Le Portefeuille" rend publics les chiffres individuels et agrégés, des principaux indicateurs de performance économique et financière  de 18 entreprises publiques, pour l'exercice social clos au 3 décembre 2018, avec référence aux exercices 2016 et 2017.

"La rubrique portefeuille en chiffres étale, pour la période concernée, les agrégats de gestion, ainsi que ceux des structures financières de 18 entreprises étudiées", a-t-il déclaré.

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Le ministre Kuete a, par ailleurs, indiqué qu'à travers cette publication, son ministère s'est acquitté d'un devoir de haute importance sociétale ; celui de la redevabilité sur quelques aspects majeurs de la gouvernance des entreprises publiques en RDC, sans oublier la réflexion sur les stratégies de croissance et de développement du Portefeuille dans le pays de Félix Tshisekedi.

Il a annoncé que la prochaine édition de la revue "Le Portefeuille" portera sur les contrats signés dans le secteur des mines et les chiffres agrégés des principaux indicateurs de performance économique et financière des entreprises publiques pour l'exercice 2020, avec référence à l'exercice 2019.

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L'occasion faisant le larron, le ministre du portefeuille a rappelé ses réalisations à la tête de ce ministère, notamment sur le plan légal et réglementaire, de la gouvernance, du redressement et restructuration financière et sur le volet information financière et communication.

Depuis la réforme des entreprises publiques en 2008, les unités de production de l'État peinent à redevenir rentables et compétitives. Ce qui rend difficile voire impossible leur contribution au PIB. Le ministre Kuete compte porter la contribution des entreprises publiques à moins de 2% actuellement à plus de 5% d'ici 2023. En 1970, leur contribution à la richesse nationale était de 40%. 

Parmi les maux qui rongent les entreprises, il y a notamment :

1. La vétusté de l'outil de production ;

2. La mauvaise qualité du service offert à la clientèle ;

3. Les détournements ;

4. Le déficit managérial ;

5. La spoliation du patrimoine ;

6. L'instabilité de différentes équipes dirigeantes qui n'arrivent jamais à la fin de leur mandat ;

7. Les conflits permanents entre Conseil d'administration et Direction générale ;

8. Le tribalisme ;

9. Les conventions collectives dépassées par rapport au contexte actuel de l'entreprise ;

10. Grèves à répétition ;

11. Maquillage des chiffres ;

12. Effectif pléthorique, démotivé et vieillissant.

La stratégie du ministre consiste à doter les entreprises publiques d'un plan stratégique pour leur stabilisation dans un premier temps.
Et dans un second temps, un plan de relance de leurs activités en vue de recouvrer leurs équilibres fondamentaux.