État de siège dans l'Est : "Une mesure qui donne l'impression qu'on agit pour mettre fin aux massacres alors qu'on aggrave la situation", (LUCHA)

Lundi 3 mai 2021 - 19:30
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Photo 7SUR7.CD

Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a réagi face à la décision du président Félix Tshisekedi portant mise en place d'un État de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri pour éradiquer les groupes armés et restaurer la paix dans la région.

Dans un communiqué de presse daté du 1er mai dernier et parvenu à 7SUR7.CD ce lundi 03 mai 2021, la LUCHA demande au président Tshisekedi de sursoir sa décision et convoquer un dialogue tripartite gouvernement, MONUSCO et population, représentée par différentes couches sociales afin d'évaluer la situation, identifier les causes des massacres pour ensuite prendre la décision.

Sur base de plusieurs interrogations, la LUCHA craint que cette mesure ne crée davantage de problèmes dans la province du Nord-Kivu, suite notamment aux restrictions qui pourront être imposées à certaines libertés fondamentales.

« Nous craignons que cette décision ne soit, à l'instar des précédentes (lancements d'opérations militaires successives, changement des noms des opérations, changement d'uniformes des FARDC, etc.), une mesure cosmétique destinée à donner l'impression qu'on agit pour mettre fin aux massacres, alors qu'en réalité on maintient le statu quo, voire on aggrave la situation. Restreindre davantage les droits et libertés des citoyens dans cette région, ce n'est pas résoudre ses problèmes, c'est en créer de nouveaux », lit-on dans ce communiqué.

Pour rappel, c'est depuis le 30 avril dernier que le porte-parole du gouvernement, le ministre Patrick Muyaya, a, dans le compte rendu de la première réunion du conseil des ministres du gouvernement de l'Union sacrée, annoncé la décision du chef de l'État, de décréter l'État de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri en vue d'endiguer l'insécurité.

Glody Murhabazi, à Goma