Nord-Kivu : Avec 4.000 cas de violences faites aux femmes enregistrées en 2020, des associations féminines espèrent en la fin de ces atrocités avec l'état de siège

Dimanche 20 juin 2021 - 15:06
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À l'occasion de la commémoration de la journée internationale de lutte contre les violences sexuelles en temps des conflits, commémorée samedi 19 juin, le Collectif des Associations Féminines pour le Développement (CAFED), a tracé un tableau sombre des cas de violences sexuelles recensés au Nord-Kivu, province secouée par des conflits armés depuis des décennies.

En effet, le CAFED dénombre plus de 4.000 cas de violences sexuelles et basées sur le genre enregistrées au Nord-Kivu, au courant de l'année 2020 dont plus de 250 dans les villes de Goma et de Beni.

« Nous, femmes et filles, membres du Collectif des Associations Féminines pour le Développement, réunies encore une fois pour évaluer la situation des droits des femmes, avons constaté ce qui suit : au Nord-Kivu, les violences basées sur le genre et les violences sexuelles, sont encore observées dans tous les territoires et même dans les villes. Plus de 4.000 victimes ont été identifiées en 2020. Les violences faites aux femmes pendant et après les conflits restent un fléau inévitable lié à la guerre dans le contexte présent », regrette le CAFED dans une déclaration lue par sa présidente Joséphine Malimukono, au micro de 7SUR7.CD.

Cependant, cette Organisation Non Gouvernementale dénonce ‘’l'impunité dont jouissent les auteurs des violences faites aux femmes, ainsi qu'une faible application des textes de loi en la matière’’.

Elle espère par ailleurs que l'état de siège décrété au Nord-Kivu et en Ituri par le chef de l'État depuis le 06 mai dernier pour combattre les groupes armés, va aider à mettre un terme à ce cycle de violence.

« Le Collectif des Associations Féminines pour le Développement encourage l'état de siège, tout en espérant qu'il va amener du changement dans l'éradication des groupes armés et mettre fin aux violences faites aux femmes », conclut cette organisation.

Il convient de souligner qu'au moins 130 groupés armés sont identifiés dans le Nord-Kivu, dont les plus meurtriers sont les ADF, les FDLR ou encore le NDC-R. Ils sont accusés de nombreuses exactions envers les civils, dont des meurtres et violences sexuelles.

Glody Murhabazi, à Goma