Les familles des personnes interpellées et détenues depuis plusieurs mois dans des prisons à Goma et à Kinshasa dans l'affaire du meurtre de l'homme d'affaires Simba Ngezayo, appellent chef de l'État à s'impliquer pour l'organisation de leur procès pour établir les responsabilités et libérer ceux qui sont des innocents.
Ces familles ont manifesté et émis ce vœu dans un mémorandum adressé au chef de l'État Congolais le mercredi 30 juin dernier et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD ce jeudi. Elles dénoncent la détention de leurs membres depuis 8 mois sans procès, les uns dans la prison militaire de Ndolo à Kinshasa et les autres dans la prison centrale de Munzenze à Goma.
« Ceci est un nouveau cri de cœur pour vous alerter sur la sévérité de l'injustice entretenue par des agents corrompus contre des citoyens de classe sociale moyenne dont vous êtes le seul avocat impartial. Plus de 114 détenus dont des pères de famille ; des enfants et femmes ainsi que des responsables d’entreprises croupissent loin de leur juge naturel sans avoir été entendus », écrivent ces familles au chef de l'État.
Tout en déplorant l'assassinat de Simba Ngezayo, ces familles affirment que leurs membres détenus ne sont ni de près ni de loin liés à ce crime et parlent d'une « chasse à l'homme qui non seulement n'honore pas la mémoire du disparu mais aussi est un gâchis à l'approche de l'État de droit, comme mode de gouvernance prôné par le chef de l'État Félix Tshisekedi ».
Ainsi, elles demandent à ce dernier, d'ordonner le transfert à Goma des prévenus pour qu'un procès juste et équitable soit organisé devant leur juge naturel, d'exiger au conseil national de sécurité, de se dessaisir en le transmettant aux instances judiciaires compétentes, ou encore de libérer les personnes qui seront considérées par la justice comme ne faisant pas partie de la chaîne criminelle dans cette affaire.
Pour rappel, l'homme d'affaires Simba Ngezayo avait été assassiné à 7 heures du matin le 03 novembre 2020 en plein centre-ville de Goma pendant qu'il emmenait son enfant à l'école. Ses assassins s'étaient volatilisés et un jour après des arrestations en cascade s'en sont suivies. À ce jour, plus de 100 personnes sont détenues à Goma et Kinshasa, sans procès.
Glody Murhabazi, à Goma