Lac Édouard : L'ICCN remet des plaques aux pêcheurs congolais pour "lutter contre la pêche illicite qui finance des groupes armés"

Jeudi 19 août 2021 - 17:06
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Photo 7SUR7.CD

L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) a remis des plaques pour les embarcations de pêche, aux pêcheurs congolais œuvrant sur le lac Édouard le mercredi 18 août 2021.

Dans un premier temps, 31 plaques ont été remises aux pêcheurs de Vitshumbi et 15 à ceux de Nyakakoma, dans le but de réglementer cette activité sur ce lac, partie intégrante du Parc National des Virunga, et lutter contre la pêche illicite, longtemps décriée et qui est parfois source de financement des groupes armés qui déstabilisent la population riveraine.

« L’objectif est de renforcer la bonne gouvernance des activités de pêche sur le lac Édouard. Elle est indispensable pour garantir le renouvellement des stocks halieutiques dont vivent les pêcheurs et qui contribuent à la sécurité alimentaire de la population du Nord-Kivu. Les plaques permettent de lutter contre les pratiques illicites, y compris la présence des pirogues non-autorisées, qui contribuent au pillage des stocks de poisson. Ces activités financent aussi beaucoup les groupes armés », lit-on dans une dépêche de l'ICCN, transmise à 7SUR7.CD ce jeudi.

La même source indique que toutes les pêcheries reconnues par l'ICCN et tous les armateurs seront dotés de nouvelles plaques qui sont distribuées gratuitement. Cette première phase a concerné Vitshumbi avec 400 pirogues et Nyakakoma, avec 187 pirogues.

« Ils y ont tous droit à titre individuel. Ceux qui ne vont pas s'y conformer, les activités de leur embarcation sur les eaux du lac Édouard ne sont autorisées ni par l'ICCN, ni par les autres services étatiques », prévient cet organe de protection des ressources environnementales du Congo-Kinshasa.

Il sied de noter que sur le lac Édouard, l'insécurité a atteint une proportion inquiétante ces dernières années et des pêcheurs sont souvent kidnappés, tués et leurs matériels pillés par des rebelles Maï-Maï qui se font souvent passer pour des pêcheurs. Les autorités veulent ainsi y mettre un terme.

Glody Murhabazi, à Goma