Nord et Sud Kivu : La société civile s'oppose à la désignation de Tommy Ushindi au DDRC-S suite à sa "participation aux crimes commis dans l'Est"

Mercredi 8 septembre 2021 - 07:11
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Photo 7SUR7.CD

La société civile du Nord et Sud Kivu multiplie des appels vers le président Tshisekedi pour exprimer son désaveu après la nomination d'Emmanuel Tommy Tambwe Ushindi à la coordination du programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion Communautaire et Stabilisation (DDRC-S).

Dans leur déclaration conjointe du lundi 6 septembre 2021, les forces vives accusent cet acteur d'avoir joué un rôle important au sein de rébellions qui se sont succédées dans ces 2 provinces au cours de 2 dernières décennies.

Elles citent entre autres le RCD/Goma, le M23 et l'ALEC. Elles encouragent ainsi Félix Tshisekedi à éviter l'erreur commise par Joseph Kabila, celle d'accorder des responsabilités à des personnalités sur qui pèsent des soupçons.

« Les faits historiques et empiriques renseignent sur sa participation active dans les mouvements rebelles RDC/Goma, M23 et de l'ALEC qui ont déstabilisé l'Est de la RDC et dont les dégâts humains et matériels restent frais. Cette décision rappelle fort celle du chef de l'État honoraire lorsqu'il avait désigné le tristement célèbre Bosco Ntaganda, collaborateur dans les stratégies de la recherche de la paix », écrivent-elles dans leur document parvenu à 7SUR7.CD.

Par ailleurs, la société civile réaffirme son adhésion au programme DDRC-S et exhorte la population à « continuer de garder sa résistante exprimée à la nomination de Tommy Ushindi par des actions non-violentes jusqu'à obtenir son éviction ».

La nomination de Tommy Tambwe Ushindi par une ordonnance présidentielle du samedi 6 août 2021 avait aussitôt déçu, plutôt que d'être une réponse aux fortes demandes des communautés des provinces insécurisées de l'Est de la République Démocratique du Congo.

À la suite de l'intention de se rendre exprimée par de nombreux groupes armés, les forces vives ont demandé à Kinshasa d'accélérer le processus de désarmement et démobilisation en désignant notamment un coordonnateur national.

Mais, elles s'inquiètent que le dévolu du chef de l'État soit tombé sur un ancien rebelle qui doit, lui aussi, être « démobilisé, désarmé et conscientisé ».

Isaac Kisatiro, à Butembo