Près de 30 pêcheurs congolais opérant sur le lac Édouard sont détenus, les uns à la prison de Rutshuru, les autres dans un cachot en localité lacustre de Vitshumbi et leurs engins de pêche ont été saisis.
Ils ont été arrêtés à Musenda et à Kamandi le lundi 4 janvier 2022 par l'entremise de l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) qui les accuse de n'avoir pas immatriculé leurs pirogues par sa plaque. D'autres encore ont été arrêtés la semaine dernière pour le même motif.
Le comité des pêcheurs du lac Édouard s'insurge contre l'attitude de l'ICCN et refuse de céder à son exigence, rappelant même que seul le ministère de la pêche peut proposer une plaque nationale.
« Ils ont été arrêtés par l'ICCN simplement parce qu'ils n'ont pas sa plaque. Or, c'est depuis longtemps que nous nous opposons à cette plaque là. Nous ne sommes pas de l'ICCN et pourquoi mettrions-nous sa plaque? Ça, c'est provoquer les pêcheurs. C'est le ministère national de la pêche qui peut apporter une plaque nationale, pas l'ICCN. Voilà pourquoi nous exigeons la libération de ces pêcheurs parce qu'ils sont détenus sans aucune raison », a-t-il insisté au cours d'un entretien avec 7SUR7.CD ce lundi 31 janvier 2022.
Il sied d'indiquer que les pêcheurs congolais éprouvent d'énormes difficultés sur le lac Édouard à la suite des menaces qui les guettent régulièrement.
La plupart ont été arrêtés par la marine ougandaise qui les accuse souvent d'avoir violé les limites liquides entre les 2 Etats. Ils n'obtiennent libération qu'après versement d'une importante rançon ou encore après avoir purgé leur peine. D'autres sont aussi victimes des abus des groupes armés locaux qui leur impose des taxes illégales tous les mois. D'autres sont également interpellés par les autorités congolaises pour non conformité avec la loi.
Isaac Kisatiro, à Butembo