Le parti politique Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), par l’entremise de son président national Franck Diongo, a rendu public ce vendredi 28 octobre 2022, son Plan de sortie de crise relatif « aux crises récurrentes » dans l’Est de la République démocratique du Congo.
C’était au cours d’une conférence de presse tenue au siège de cette formation politique de l’opposition, situé dans la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa.
D’après Franck Diongo, son plan de sortie de crise fait suite à l’échec tant sur le plan diplomatique que militaire du régime en place, dont le chef de file est le président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
« C’est après avoir constaté que le Président de la République et son Gouvernement ont échoué dans leur missions régalienne de protéger nos frontières, de sécuriser les territoires, les populations et leurs biens, sachant que la défense de la patrie est sacrée et inconditionnelle, nous venons en tant que patriote, prendre nos responsabilités pour défendre la patrie en danger et dénoncer le régime au pouvoir d’avoir trahi la nation et vous présenter notre plan multidimensionnel de sortie de crise », a-t-il déclaré.
Selon Franck Diongo, c’est l’application conjuguée de ces différentes solutions qui marquera une fin définitive aux crises cycliques que la République démocratique du Congo connaît.
Ce plan de sortie de crise comporte 4 dimensions : juridique, diplomatique, militaire et politique.
Ci-dessous, les articulations dudit Plan :
A. La solution juridique : Nous avons toujours combattu pour la démocratie et un Etat de droit au Congo. Nous rejetons l’impunité tant au niveau national qu’international. C’est ainsi que nous proposons la création d’un Tribunal Pénal International pour le Congo. Cette approche judiciaire doit réparer les préjudices causés aux citoyens congolais privés, victimes des actes des guerres, ainsi qu’à l’Etat congolais.
C’est au regard de cette approche qu’entre autres, le Rapport Mapping des Nations-Unies doit être exploité et que justice soit rendue aux millions des morts Congolais. Le régime au pouvoir doit se battre aux Nations Unies pour obtenir l’instauration de ce tribunal qui doit prendre en compte les faits commis depuis 1994 jusqu’à ce jour.
B. La solution diplomatique :
- Il faut obtenir le retrait, sans conditions, du M23 du territoire congolais ; ceci fait partie du respect de la loi internationale et de la Charte de l’Union Africaine que nos voisins doivent respecter ainsi que la Communauté internationale ;
- Nous nous opposons aux accords de Nairobi et de Luanda pour des raisons déjà évoquées plus haut ; par contre, nous proposons l’implication directe et sincère des Etats-Unis dans la résolution définitive de ces crises récurrentes. La Grande Bretagne, comme puissance hégémonique au 19ème siècle, a sauvé le Congo des atrocités de l’Etat Indépendant du Congo, et les Etats-Unis, en tant que puissance hégémonique actuelle, peuvent en faire autant.
- Nous exigeons, la publication et un débat citoyen sur les accords signés avec nos voisins pour que le peuple soit impliqué à son dessein futur. La survie de la nation est trop chère.
C. La solution militaire :
- Nous devons relever le défi de la grandeur des Forces Armées Congolaises qui n’ont jamais perdu une guerre, de la force publique avant l’indépendance jusqu’à 1997. Elles ont par contre à leur actif des exploits tels que les victoires de SAIO, GAMBELA, ETHIOPIE, BIRMANIE, FARAJE, TCHAD etc.
La crise de Balkanisation et d’insécurité en l’Est du Pays, sur le plan militaire, elle ne peut être résolue que par l’armée congolaise, les FARDC à qui nous avons pleinement confiance ; la solution ne viendra, ni des forces militaires régionales, ni de la MONUSCO.
Sur ce, nous préconisons sur le plan politique de défense de notre armée, l’introduction des quelques facteurs correctifs dans son organisation et dans sa gestion, notamment la restructuration, le nettoyage de l’armée, le renforcement de capacité militaire et idéologique, les équiper et bien les traiter socialement, afin de la permettre de défendre et de protéger notre territoire avec puissance et efficacité, reprendre sa grandeur historique d’une armée invincible.
La même politique doit s’étendre à la Police nationale et aux services de renseignements du pays. Des moyens conséquents doivent être mis à la disposition de l’armée et les services de renseignement. Les forces étrangères ne doivent pas commander les FARDC sur notre territoire.
Les alliances militaires sont permises en politique. Nous sollicitons le concours des puissances militaires qui le veulent, de nous aider à mettre définitivement fin à ces crises cycliques dans notre pays.
D. La solution politique :
- Toutes les institutions politiques du Pays ayant échoué aux devoirs impérieux de la défense et de sauvegarde de l’intégrité territoriale, de sécuriser et de protéger les citoyens et de leurs biens, nous recommandons à la population de s’approprier de la lutte pour l’unité nationale contre la Balkanisation.
- Nous exhortons le peuple de solliciter de nos Père spirituels, notamment les Chefs religieux catholiques et protestants, de nous guider, de nous orienter, de nous encadrer, bref, de nous accompagner dans ce combat contre la Balkanisation.
- Nous appelons le peuple congolais à l’unité et à la réconciliation nationale pour créer la cohérence qui va booster la cohésion nationale sans laquelle la survie de la Patrie reste un leurre face à nos ennemis intérieurs et extérieurs ;
- Etant donné que nous ne pouvons pas transiger sur la survie de l’Etat Congolais, et que nous nous retrouvons seuls contre tous, les forces vives de la nation, doivent se rassembler indépendamment de leurs appartenances politiques, et lancer un message fort et clair à la Communauté Internationale que le Congo restera UN et INDIVISIBLE ;
- Chaque Congolais doit s’approprier de la lutte et se prendre en charge contre la Balkanisation du Congo. Il doit se lever contre ce projet macabre partout où il se trouve, dans les écoles, les Universités, les Eglises, les marchés etc. Chacun a la responsabilité de faire passer ce message, que vous soyez politicien, musicien, animateur des réseaux sociaux, journaliste, enseignant, homme de Dieu etc. Toutes les langues du pays doivent être utilisées pour atteindre toutes les couches de la population. Ne pas s’impliquer dans cette lutte, c’est trahir la Patrie.
Jephté Kitsita