Dans une déclaration le mardi 3 novembre 2022, le président du parti politique Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, s'est dit être prêt à répondre à l'appel de Félix Tshisekedi pour le rassemblement national afin de mettre fin à l'agression de la RDC par le Rwanda sous couvert du M23.
Moïse Katumbi estime que face à la gravité de la situation dans l'Est, Ensemble pour la République entend répondre à l'appel du chef de l'État au nom de l'intérêt supérieur de la Nation.
Dans ladite déclaration, l'ancien gouverneur du Katanga rappelle qu'Il y a près de 10 ans, les FARDC avaient infligé une mémorable défaite au groupe armé M23.
« Les éléments de ce groupe avaient été contraints de trouver refuge en Ouganda et au Rwanda. Il n'y a donc pas un voile de fatalité qui couvre l'avenir de la République Démocratique du Congo », dit-il.
Cependant, l'ancien gouverneur du Katanga, estime qu'au-delà d'un appel au rassemblement de la Nation, une victoire contre les forces d'agression appelle des décisions fortes.
«…il est impératif de traiter les causes, et non les conséquences qui ont abouti, aujourd'hui comme hier, à la guerre dans l'Est du pays. Il faut craindre que les mêmes causes produisent interminablement les mêmes effets », renchérît-il.
Toutefois, Moïse Katumbi précise que dans la mise en œuvre de ce genre d'appels, les résultats espérés manquent souvent au rendez-vous. Cela pour plusieurs raisons, entre autres, le non-respect des engagements souscrits.
Pour gagner cette nouvelle guerre, Moïse Katumbi pense qu’il importe de :
1. Sur le plan militaire :
- Doter les soldats qui sont déployés au front des moyens dignes en comparaison de ceux qui sont alloués aux Institutions ; nos forces armées doivent se sentir soutenues, encadrées, motivées et bien payées ;
- Mobiliser les moyens financiers pour soigner nos blessés et soutenir les veuves et les orphelins dont la situation de précarité actuelle est un élément de démotivation de nos troupes au front ;
- Éviter de recourir aux troupes étrangères dont les gouvernements sont accusés ou soupçonnés de prêter main forte aux rebelles et autres groupes armés ;
- Faire appel aux troupes d'un allié solide, constant et impartial comme l'Angola, capable de soutenir les FARDC et d'appuyer leur réorganisation.
2. Sur le plan institutionnel et politique :
- Réduire le train de vie de l'État et affecter prioritairement les recettes et ressources actuellement mobilisées au profit des victimes de la guerre ;
- Décréter les provinces de l'Est comme zones sinistrées et accélérer l'effort de leur intégration dans l'économie nationale ;
- Mettre un terme à l'instrumentalisation des institutions, en particulier le pouvoir judiciaire, et libérer les prisonniers politiques et d'opinion, les opposants et les journalistes ;
- Combattre vigoureusement l'ethnicisation et la tribalisation de l'Etat et des services publics ;
- Mettre fin à la fraude, la corruption, les détournements des deniers publics dont la persistance tend à établir durablement une culture d'impunité ;
- Recréer la confiance entre les principaux acteurs politiques et sociaux ainsi que les différentes communautés qui composent la Nation congolaise en vue de préserver le pacte républicain issu du processus de Sun City ;
- Assurer la tenue des élections régulières, transparentes, inclusives dans le respect de la Constitution pour garantir une légitimité incontestable aux dirigeants élus.
3. Sur le plan diplomatique :
- Appuyer les efforts du processus de Luanda.
En ce qui concerne la cohésion nationale, Ensemble pour la République appelle à sanctionner sévèrement tout discours de discrimination ethnique et d'intolérance contre les opinions politiques divergentes.
Christian Dimanyayi