Les produits pétroliers sont en hausse en République démocratique du Congo. En province de Kwango, par exemple, le litre d’essence est passé de 3500 à 5000 FC et quelques fois 6000 Francs congolais (FC) dans la cité de Kasongo-Lunda, constate 7SUR7.CD ce mardi 20 décembre 2022.
Le président des revendeurs d’essence (appelés Kadhafi : ndlr) a expliqué à 7SUR7.CD le samedi dernier, que cette situation s’explique par le fait que le carburant est devenu cher à Kinshasa. D’où, ils sont obligés de s’approvisionner en Angola.
« Le carburant qui provient de Kinshasa est plus cher que celui qui provient de l’Angola… Les gens qui nous tuent maintenant c’est le service des renseignements militaires. Je vais acheter le carburant en Angola, je ne suis pas tracassé de ce côté-là, c’est seulement lorsque j’arrive ici que je vois toutes sortes de tracasseries. C’est l’Etat qui nous tue. Si le gouverneur ne prend aucune décision, les gens vont beaucoup souffrir ici à Kasongo-Lunda », s’est plaint Dileka Malembe, président des revendeurs d’essence à Kasongo-Lunda.
De sa part, le président des conducteurs des mototaxis dans la région, Tamari Kamweba, estime que la cherté des produits pétroliers dont l’essence est notamment due « à la méconnaissance de la loi par certaines autorités et l’absence de l’autorité de l’Etat dans le territoire de Kasongo-Lunda ».
« Tout le monde fait ce qu’il veut ici. L’ANR qui est supposé transmettre des renseignements à l’Etat est devenu un service taxateur du carburant, RENSMIL qui doit contrôler la sécurité est taxateur du carburant », s’indigne-t-il.
Joint également par 7SUR7.CD, l’inspecteur territorial chargé de l’économie, Jean Pierre Ilanga, attribue les tracasseries que subissent les opérateurs pétroliers à 5 kilomètres de Kasongo-Lunda aux hommes armés non identifiés. Il justifie tout de même la hausse du prix de carburant dans la zone par le fait que « l’essence provient à 95% de l’Angola ».
« Le carburant utilisé à Kasongo-Lunda provient à 95% de l’Angola ; à 5km de la cité de Kasongo-Lunda (au port de Maluku), il y a des hommes armés non identifiés. Ce sont ces hommes armés qui font payer des taxes aux opérateurs pétroliers. Ils demandent 1000 FC voire 2000 FC pour chaque bidon (…). J’ai organisé une réunion avec les opérateurs pétroliers hier, ils m’ont juste dit qu’ils sont perturbés par les hommes armés au niveau du port. Je ne veux pas que la population soit déçue, je vous dis que ceux qui sont à la base du niveau actuel du carburant, ce sont les hommes qui sont tout autour du comité de sécurité », affirme-t-il.
Il convient de préciser par ailleurs que la hausse du prix du carburant a impacté négativement sur celui du transport en commun. Dans la cité de Kasongo-Lunda, une course qui se négociait à 1000 FC, a doublé de prix. Il est passé à 2.000 FC.
Irenge Masirika, à Kwango