Le porte-parole du gouvernement de la République est revenu, mercredi dernier, au cours d'un briefing presse, sur la déclaration du président rwandais sur les réfugiés congolais accueillis au Rwanda.
Pour Patrick Muyaya, cette déclaration de Paul Kagame dénote un dysfonctionnement autour de ce chef d'État.
"Je ne sais pas si vous observez avec moi, il y a quelque chose qui ne fonctionne plus normalement autour du président Kagame parce-que, depuis que le monde entier a vu ce qu'il fait, nous avons démontré notamment à travers le livre blanc, le rapport des experts de l'ONU est venu confirmer la version de la RDC, j'ai l'impression qu'il y a un disfonctionnement. Parce qu'il ne se passe pas un jour sans qu'il tienne des propos qui sont assez dangereux et qui concernent la RDC", a déclaré le ministre de la Communication et médias.
Selon lui, le président rwandais a, à travers cette déclaration, démontré ses "vraies" intentions de faire un chantage à la communauté internationale sur les vies humaines. Il a aussi rappelé qu'il y a plus de réfugiés rwandais au Congo-Kinshasa que des réfugiés congolais au Rwanda.
"Mais il y a des points que nous devons rappeler : premièrement, il y a plus de réfugiés rwandais au Congo que les réfugiés congolais au Rwanda. (...) Les chiffres au 30 novembre 2022 disent qu'il y a à peu près 77 000 réfugiés congolais au Rwanda qui sont du fait des agissements du gouvernement rwandais", a dit Patrick Muyaya.
Et de renchérir : "Il (Paul Kagame, ndlr) a dévoilé ses vraies intentions, ça veut dire que, pour lui, les droit humains n'ont aucune valeur parce-que vous ne pouvez pas vous permettre, en tant que chef de l'État, vous vous dites panafricaniste, de faire un chantage à la communauté internationale sur des vies humaines en bafouant tous les textes légaux en la matière".
Le lundi dernier, devant les sénateurs rwandais, Paul Kagame a déclaré que son pays, le Rwanda, ne pouvait plus accueillir les réfugiés congolais pour lesquels il sera attaqué plus tard. Cette déclaration a été aussi condamnée par l'ONG internationale Human Rights Watch qui, dans son dernier communiqué, a accusé Paul Kagame de politiser les droits des réfugiés.
Prince Mayiro