Les rebelles du M23/RDF sont cités dans un nouveau massacre des civils dans plusieurs villages de la chefferie de Bwito dont Kashali et Kazaroho, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Le fonctionnaire délégué du gouverneur dans la contrée qui l'a indiqué mercredi 26 avril dernier à la presse, a précisé que ces victimes ont été ciblées entre le 20 et le 25 avril dernier alors qu'elles essayaient de moissonner quelques produits de leurs champs afin de survivre à la crise économique imposée par le conflit armé qui oppose la République démocratique du Congo au M23/RDF.
La plupart d'entre ces civils tués, renchérit-il, ont été retrouvés ligotés. De nombreux autres habitants sont par ailleurs restés introuvables jusqu'ici.
« Le 20 avril, lorsque le M23/RDF est arrivé là-bas, on a massacré plus de 60 habitants. Avant-hier, après le monitoring, un habitant a constaté plus de 60 corps qui étaient ligotés par la corde de la moustiquaire et d'autres par des sachets. Cette population a été massacrée par le M23 qui était venu de Mabenga. Il y a une grande production de maïs là-bas. Alors, c'est la population qui avait fui qui commençait à revenir progressivement, voulant chercher à manger », a témoigné Isaac Kibira.
Le fonctionnaire délégué exige alors des enquêtes après ce nouveau massacre. Il interpelle également le gouvernement congolais, la Communauté d'Afrique de l'Est et la MONUSCO à qui il demande de prendre chacun ses responsables pour protéger les civils contre la menace du M23.
Il sied de rappeler que depuis le début de l'invasion de la RDC par le M23, ce dernier est impliqué dans de nombreuses exactions dont des assassinats ciblés des civils, des pillages, des enlèvements, des tortures ainsi que d'autres abus.
Il y a quelques mois, ces rebelles ont orchestré un massacre massif des civils dans la localité de Kishishe. Provisoirement, à l'issue des enquêtes, la mission onusienne en RDC avait dressé un bilan de plus de 130 morts alors que les autorités congolaises avaient annoncé plus de 270 victimes. Puis, à Bambu, les mêmes assaillants avaient ciblé plusieurs autres citoyens.
Le gouvernement congolais a souvent accusé Kigali de planifier ces attaques qui visent essentiellement les Tutsis congolais afin de justifier son agression au Congo.
Isaac Kisatiro