L'ancien premier ministre, Bruno Tshibala, voit d'un œil méfiant l'option levée par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) de confier l'audit du fichier électoral à une équipe d'experts indépendants au détriment d'une institution internationale crédible et respectable.
À l'occasion de la clôture d'un séminaire organisé par la jeunesse de son Parti politique le mercredi 31 mai 2023, le président de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a affirmé que la centrale électorale et l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) auraient pu harmoniser leurs vues pour la réalisation de cette opération.
« L'idéal aurait été de laisser cette opération être réalisée par une institution internationale crédible et respectable. Les responsables de la CENI n'avaient rien à perdre s'ils convenaient d'un délai acceptable avec l'OIF. Les experts indépendants invités peuvent disposer d'une expertise électorale mais mis ensemble, ils ne valent pas une institution internationale », a-t-il souligné.
Cet ancien collaborateur du sphinx de Limete a rejeté toute idée de glissement. Il a rappelé les sacrifices consentis, en sa qualité de premier ministre, pour la tenue des élections de 2018.
« Comme chef du Gouvernement, je m'étais fait violence par patriotisme pour ne pas être payé pendant quelques mois afin que les moyens disponibles soient orientés vers la CENI pour l'organisation des élections de décembre 2018. Aujourd'hui, les bénéficiaires de ces élections, devenus maîtres absolus, tergiversent pour me payer. On ne dirige pas un pays avec des sentiments et l'irrationalité, mais avec la raison, la justice, la rationalité et surtout la hauteur », a indiqué B. Tshibala.
S'exprimant sur la marche de l'opposition du 20 mai dernier, le président de l'UDPS a, de prime abord, condamné la répression dans le sang de cette manifestation. Il a ensuite insisté sur le fait que le droit de manifester est sacré.
« Au Congo, tout le monde se souvient du combat mené à l'intérieur même du pays par les Congolais sous la bannière de l'UDPS contre la dictature de Mobutu pour la restauration de la démocratie, l'État de droit et l'exercice et la garantie des droits humains. Lors de la marche de l'opposition du 20 mai dernier, la répression est condamnable », a-t-il martelé.
Le fichier électoral a été déclaré « fiable » par l'équipe d'auditeurs externes (3 experts congolais et 2 internationaux respectivement de l'Afrique du Sud et du Malawi), recrutée par la CENI. Ce travail a été réalisé du 15 au 20 mai de cette année.
Merveil Molo