Les travaux préparatoires de « DRC agribusiness forum » se sont tenus samedi 26 août 2023 à Kinshasa sous forme d’un déjeuner de travail.
« DRC agribusiness forum », ce forum au cours duquel il sera question de réfléchir sur l'éclosion de l'agriculture en République démocratique du Congo, se tiendra en octobre prochain à Kinshasa. Il aura pour thème : « La revanche du sol sur le sous-sol ». Une initiative du ministère de l'agriculture et celui des Finances pour booster le secteur agricole en RDC.
Plus de 500 participants des pays étrangers dont des investisseurs, des experts, des partenaires et autres dans le domaine agricole, sont attendus à ces assises.
Pour la concrétisation de ce forum, le ministre de l’agriculture, José Mpanda Kabangu et son collègue des Finances, Nicolas Kazadi, appellent au soutien d’autres membres du gouvernement et experts.
Il s’agit notamment des ministères des Infrastructures et travaux publics, du budget, du plan, de l’aménagement du territoire, des affaires foncières, de l’Industrie, du commerce extérieur, des transports, voies de communication et désengagement et celui de la formation professionnelle.
Certains membres du gouvernement gestionnaires de ces ministères ont pris part au déjeuner préparatif, organisé le 26 août dernier. D’autres ont été représentés par leurs experts.
Dans son discours d’orientation, le ministre de l’agriculture a invité les participants à réfléchir de manière à paufiner les idées maîtresses qui serviront de feuille de route aux participants de « DRC Agribusiness forum »
« Notre approche est basée principalement de traiter l’agriculture pas comme un projet mais comme une entreprise, qui doit amener à apporter au budget de la République tout ce qu’il faut pour développer notre pays. C’est ainsi qu’avec le ministre des finances, nous avons projeté un forum au mois d’octobre, qui va réunir des investisseurs privés dans notre pays pour que nous puissions changer de narratif et apporter une autre vision sur l’agriculture. Les ministères qui sont là vont pouvoir nous apporter leur contribution, parce que l’agriculture seule ne peut pas arriver à atteindre la vision du président de la République. Il faudrait que les autres ministères interviennent et chacun joue sa partition pour qu’on arrive à avoir une vision globale qu’on présentera aux différents investisseurs qui viendront dans notre pays », a suggéré José Mpanda Kabangu.
Dans la foulée, ce membre du gouvernement Sama Lukonde a annoncé qu’un document de politique de l’agriculture sera conçu et présenté aux investisseurs. La nouvelle approche de son ministère est de faire jouer à l’État son rôle de facilitateur et de régulateur.
« Je le dis encore que l’État ne fera plus de l’agriculture. Ce n’est plus le temps où l’État faisait les champs. L’État va jouer son rôle de permettre le climat des affaires qu’il faut, de voter des lois incitatives au monde privé d’investir dans l’agriculture », a précisé le ministre de l’agriculture.
José Mpanda Kabangu estime que cette nouvelle approche veut mettre les privés au centre de l’agriculture et que ces derniers devront trouver une assiette qui leur permettra de se retrouver.
À l'en croire, des réformes réglementaires importantes seront apportées et des facilitations sont envisagées avec le ministère des Finances pour « donner tout ce qui est exigé dans le code agricole ».
Les différents ministères présents à ce déjeuner de travail ont été encouragés par José Mpanda Kabangu à apporter leurs contributions pour une vision commune.
« Avec les différents collègues qui sont là et les experts, on va concevoir un cahier de charges, les conditions qu’il faut pour une nouvelle politique de l’agriculture qui permettra certainement de mettre fin à l’insécurité alimentaire…Nous avons un système que nous allons installer, où le monde privé signera de partenariats public-privé ou de conventions selon les cas, avec le gouvernement et cela permettra que le privé qui viendra dans notre pays pour investir puisse être protégé par le gouvernement. Et ce contrat permettra non seulement que l’État se retrouve mais créera des conditions pour une agriculture basée sur la mécanisation, une agriculture intelligente, qui permettra effectivement de pouvoir mettre en valeur les potentiels de notre pays », a renchéri José Mpanda Kabangu.
*Un diagnostic du passé*
Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a, quant à lui, soutenu que l’avenir de la RDC n’est pas dépendant des mines mais dans l’agriculture, qui a l’avantage d’être intemporelle. L’argentier national estime qu'il faut tirer les leçons du passé, parmi lesquelles, la transversalité de l’agriculture et le pragmatisme.
Nicolas Kazadi a relevé que la majorité des projets agricoles initiés en RDC ont été un fiasco et que le secteur public, qui n’a pas été bon dans l’action, peut se rattraper en étant meilleur dans la stratégie.
Il a, cependant, fait remarquer que dans un esprit de transversalité, tous les grands projets agricoles s’accompagnent de routes, écoles et autres infrastructures sociales de base.
Le ministre des Finances a martelé sur le fait qu’il faut avoir la lucidité d’analyser les résultats des échecs {dans le secteur agricole} et que c’est l’occasion d’enlever la honte qui plane sur le pays dans le secteur agricole.
Junior Ika