Kalehe : La déforestation et les constructions anarchiques parmi les causes des inondations (Sango ya Bomoko)

Vendredi 1 septembre 2023 - 16:31
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Plus de quatre cents logements de fortune sont partis en fumée à la suite d’un incendie survenu samedi 19 août dernier à Kalehe, alerte les membres de la société civile. De quoi alimenter de nouveau le débat autour des causes réelles de ces incidents à répétition dans cette partie du pays.

Déjà victimes des inondations en début de mois de mai, plusieurs sinistrés du camp d’accueil de Bushushu dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu) sont de nouveau sans-abri. 

Dans la communauté locale, plusieurs rumeurs circulent : « La sirène de Kalehe vient de concrétiser sa promesse. Après l’inondation, c’est le feu qui ravage les maisons des déplacés », ont notamment collecté les équipes de Sango ya Bomoko. 

La déforestation, les constructions anarchiques pointées du doigt 
 Les causes de l’incendie du 19 août ne sont pas encore connues. Les enquêtes sont en cours, note le président du cadre de concertation de la société civile de Kalehe, Delphin Birimbi, qui déplore néanmoins le fait que les « les populations victimes vivent déjà à la belle étoile (…) ».  

En revanche, on en sait un peu plus sur les principales causes de plusieurs inondations déjà enregistrées dans ce coin du pays et ayant occasionné ces déplacements des populations. À en croire M. Birimbi, la déforestation et les constructions anarchiques en sont les principales causes. 

« En 1994, lors de l’arrivée des réfugiés rwandais en RDC, ils ont occupé une grande partie du territoire de Kalehe. À cette époque, toutes les forêts de Kalehe ont été dévastées (…). À cela, il faut ajouter les constructions anarchiques (sur l’axe Bushushu-Nyamukubu, ndlr) », confie-t-il à la rédaction de Sango ya Bomoko. 

Les sinistrés opposés à la proposition du gouvernement

Mi-mai, après ces inondations ayant causé plusieurs décès et disparus sur l’axe Bushushu-Nyamukubi, les sinistrés s’étaient opposés à la décision du gouvernement, qui avait annoncé l’aérodrome de Luhako comme site retenu pour accueillir les victimes à titre provisoire, et ce, en attendant de trouver des endroits définitifs.   

« Votre plus grande doléance a été de vous déplacer de ces endroits à risques pour que demain nous ne puissions assister à ce genre de drame. C’est pour cela que nous allons délocaliser la population, d’une façon provisoire, vers un aérodrome qui est libre. C’est à Luhako (…) », avait annoncé, lors d’une adresse, Théo Ngwabidje, gouverneur du Sud-Kivu. 

Pour les sinistrés, cet endroit est bien éloigné de Bushushu et ne va pas leur permettre de continuer à exercer leurs activités rémunératrices. « Quand vous délocalisez quelqu’un de sa maison jusqu’à 35 kilomètres alors que la grande majorité vive des activités champêtres, c’est compliqué », explique Delphin Birimbi.  

À ce jour, la société civile dit avoir identifié trois concessions non loin de Bushushu pour la relocalisation définitive des sinistrés. Elle appelle, pour ce faire, « le gouvernement, par le biais du Premier ministre, à s’impliquer dans le processus de négociation de l’une de trois concessions ». « Nous avons proposé au gouvernement de construire pour eux dans l’une des trois concessions. Ça va leur permettre de continuer leurs activités champêtres », conclut Delphin Barimbi.

 

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