À la 78e assemblée générale de l’ONU, qui se déroule à New-York, du 19 au 23 septembre et le 26 septembre, le président de la République, Félix Tshisekedi, n’y est plus pour parler uniquement politique et sécurité. Il en profite pour tenter d’attirer les investisseurs internationaux vers la biodiversité congolaise.
Lors d’un mini-sommet sur le « marché carbone équitable en Afrique » organisé le 19 septembre par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Félix Tshisekedi a expliqué aux investisseurs et autres participants les mesures prises par la RDC pour respecter ses engagements internationaux en matière de protection de l’environnement.
« Consécutivement aux engagements pris à la COP 26 de stopper et inverser la courbe de la déforestation, mon pays vient de prendre une décision ambitieuse et s’engage pour sa part à sanctuariser 15% de son territoire national, soit 323.623 km2 pour la conservation de la biodiversité. Aussi, consécutivement à l’engagement pris à la COP 15 sur la biodiversité, mon pays doit atteindre d’ici 2030 plus de 70 millions d’hectares de zones de conservation de la biodiversité dont 30 millions de conservation communautaire. Cette zone intègre 30 gigatonnes de tourbières, écosystème à haute valeur climatique », a expliqué le président de la République.
Pour lui, ces mesures sont une aubaine pour les investisseurs qui s’intéressent à la protection de la biodiversité.
« Le verdissement de l’économie rurale dont dépendent 80 millions de congolais constitue le cœur de notre action. Vous avez ici l’expression d’une ferme volonté politique qui offre aux investisseurs la plus grosse opportunité au monde d’investissement carbone et biodiversité dont profiteront plus de 100 millions d’habitants tout en garantissant la sécurité alimentaire du continent africain et au-delà », a déclaré Félix Tshisekedi.
Et de poursuivre : « Afin de rendre les investissements sécurisants, souples et efficaces, la RDC vient de procéder à la création d’un fonds d’investissement pour la nouvelle économie de climat, un véhicule à capitaux et à gouvernance mixtes, alimenté par un pourcentage de fonds réalisés par le crédit carbone et les fonds des partenaires extérieurs. La RDC est résolument engagée à faire partie de la solution au changement climatique tout en étant avant tout une solution pour ses populations. Je vous convie à investir massivement dans le riche capital naturel de notre pays pour le salut de l’humanité et une prospérité partagée ».
Le pésident Tshisekedi a également parlé de la nécessité d'établir un prix juste pour le carbone sur le marché mondial, mieux le structurer afin soutenir les pays africains qui doivent relever le défi du développement.
« Il est incompréhensible de voir des compagnies et même des gouvernements des pays du Nord investir des milliards de dollars, jusqu’à 400 dollars la tonne, dans des pompes artificielles de carbone mais consacrer à peine 5 dollars la tonne de CO2 pour la conservation des forêts tropicales qui sont des pompes naturelles de carbone à multiples bénéfices pour l’homme et la nature », a ajouté le chef de l’Etat.
Notons qu’il a conclu son discours en proposant aux investisseurs un partenariat gagnant-gagnant qui pourrait s’articuler autour de trois objectifs, à savoir la « mise en place des contrats de coopération volontaire d’échange pour garantir la fongibilité des crédits carbones sur le marché réglementé, garantir les contrats d’achat à prix planchés incitatifs pour accélérer le financement de la nature et soutenir à prix compétitifs les objectifs de neutralité et, enfin, diversifier les investissements vers le pays au-delà des mines, notamment dans l’agriculture durable, l’énergie verte et les industries de transformation des produits agricoles et forestiers qui seront portées par des infrastructures ambitieuses et résiliantes aux impacts de changement climatique ».
Bienfait Luganywa