Basé à Genève, en Suisse, le secrétariat général de la Convention sur le commerce international des espèces de la faune et de flore sauvage menacées d’extinction (CITES) apporte la lumière sur l’accusation du département d’Etat américain contre trois fonctionnaires de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), établissement sous tutelle du ministère de l’environnement et du développement durable sur le trafic d’okapis, chimpanzés et gorilles vers
Lundi 18 septembre 2023, le secrétariat général de la CITES dit n’avoir répertorié aucune transaction de ces trois espèces protégées de la RDC vers la Chine entre 2003 et 2023.
« S’agissant des informations figurant dans la base de données de la CITES concernant les statistiques d'exportations de chimpanzés et de gorilles de la RDC vers la Chine (l’okapi n’étant pas une espèce inscrite dans les Annexes de la Convention), le Secrétariat a consulté la base de données et n’a pas trouvé trace de transactions de la RDC vers la Chine pour les espèces susmentionnées pour la période allant de 2003 à 2023 », lit-on dans la réaction de Ivonne Higuero, secrétaire générale de CITES.
Toutefois, la secrétaire générale de la CITES conseille les trois fonctionnaires incriminés d’entrer en contact avec le département d’Etat américain pour tenter d’avoir les détails sur ses allégations.
« S’agissant de l’obtention d’informations documentées concernant les allégations mentionnées dans la communication susmentionnée, j’invite l’Organe de gestion de la CITES de la RDC à prendre contact directement avec les autorités américaines afin d’obtenir les informations requises. Il s’agit en effet d’une communication relevant de la compétence exclusive des autorités américaines », ajoute Ivonne Higuero.
Le département d’Etat américain a accusé, le 16 septembre, Cosma Wilungula, Léonard Muamba Kanda et Augustin Ngumbi Amuri, respectivement ancien directeur général de l’ICCN, ancien et actuel coordonnateurs de l’organe de gestion de la CITES RDC d’avoir « abusé de leurs postes officiels en s’impliquant dans le trafic de chimpanzés, de gorilles, d’okapis et d’autres espèces sauvages protégées de la RDC, principalement vers la République populaire de Chine, en échange de pots-de-vin ».
Sachant que Cosma Wilungula a été directeur général de l’ICCN de 2006 à 2021 et Augustin Ngumbi Amuri coordonne l’organe de gestion de la CITES RDC de manière effective de 2018 à ce jour. Une période pendant laquelle aucune transaction d’animaux cités par le département d’Etat américain de la RDC vers la Chine a été tracée par la CITES internationale.
Pour mémoire, l’accusation américaine, contestée par les trois fonctionnaires, était arrivée dans le contexte où la ministre de l’environnement, Eve Bazaiba, avait signé un arrêté ministériel plaçant l’organe de gestion de la CITES RDC sous son contrôle. Ledit arrêté a été suspendu par le Conseil d’Etat sous prétexte qu’il est illégal. La haute cour administrative a également suspendu la décision nommant un nouveau coordonnateur de la CITES RDC, réhabilitant, par conséquent, Augustin Ngumbi Amuri dans ses fonctions de coordonnateur.
Bienfait Luganywa