Carnage à Goma : La VSV demande une enquête approfondie et indépendante pour établir le nombre exact de victimes

Samedi 30 septembre 2023 - 22:41
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Lors d'une conférence de presse tenue à Kinshasa ce samedi 30 septembre 2023 à Kinshasa, Rostin Manketa, coordonnateur de la Voix des Sans Voix pour les droits de l'Homme (VSV), a appelé les autorités congolaises à prendre des mesures immédiates face au massacre survenu le 30 août dernier à Goma (Nord-Kivu). 

Il a demandé l'ouverture d'une enquête approfondie et indépendante afin de révéler la vérité sur le nombre exact de victimes de ce carnage. Plus de 55 personnes, membres de la secte mystico-réligieuse Wazalendo, y ont perdu la vie. 

« Il ressort des résultats de notre enquête et compte tenu des circonstances dans lesquelles le carnage a eu lieu, qu'il sera difficile de connaître le nombre exact de personnes tuées sans une enquête indépendante et très approfondie. En effet, selon les témoignages recueillis par la VSV, les militaires avaient mis en place une stratégie consistant à effacer les traces en ramassant les corps sans vie pour les faire disparaitre. Des corps sans vie auraient été jetés dans le lac Kivu pour atteindre cet objectif », a-t-il fait savoir. 

Dans ses propos, R. Manketa a souligné l'urgence d'identifier les responsables de cet acte qu'il a qualifié de crime de génocide et de crime contre l'humanité. Il a également insisté sur la nécessité de traduire en justice toutes les personnes impliquées dans cette tragédie.

« La VSV salue le démarrage du procès durant lequel comparaissent les présumés auteurs des évènements survenus à Goma et souhaite en même temps que ce procès aille jusqu'au bout pour que les responsabilités des uns et des autres soient réellement établies en vue de prévenir la commission des crimes similaires en RDC. La VSV espère que le procès en cours permettra d'éclairer l'opinion publique sur le bilan de ce massacre et d'en identifier les auteurs intellectuels, commanditaires et exécutants pour que tous répondent effectivement de leurs actes criminels sans distinction due à leurs différents rangs », a-t-il martelé. 

La VSV a également appelé la Cour pénale internationale (CPI) à suivre de manière attentive le déroulement de ce procès et à intervenir si la justice congolaise échoue à sanctionner les auteurs de ce massacre. 

Par ailleurs, cette ONG de défense des droits de l'homme a exprimé sa consternation face à la mort d'un policier brutalement lynché par les adeptes de Wazalendo. Cependant, la VSV a dénoncé la réaction disproportionnée des militaires qui ont fait usage des armes létales contre des adeptes non armés en prière dans leur église.

R. Manketa a salué le rappel à Kinshasa du gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima, pour consultation sur les événements du 30 août. Il espère que ce dernier aidera la justice à progresser dans cette affaire et à établir les circonstances exactes de ce massacre. 

Il a demandé également au gouvernement congolais d'assurer la réparation des préjudices subis par toutes les victimes de ce drame. Il a souligné l'importance de la collaboration entre la population, les autorités judiciaires et les défenseurs des droits de l'Homme pour documenter de manière exhaustive les circonstances de ce massacre et identifier toutes les victimes.

Il est important de noter que six militaires, dont deux officiers supérieurs, sont accusés d'être responsables du drame qui s'est déroulé le 30 août dernier à Goma. Ils sont actuellement jugés devant la Cour militaire du Nord-Kivu.

Merveil Molo

 

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